Accueil Présentation Contenu Galerie Répertoire Lieux Thèmes


EXPÉRIENCES ET CATASTROPHES AVEC LES AÉROSTATS

EXTRAITS DE "L'ALBUM DE LA SCIENCE"

Page de garde de l'ouvrage "Album de la Science

 

Expériences à 4000 mètres de Gay-Lussac et Biot - Reproduction © Norbert Pousseur
GAY-LUSSAC ET BIOT FONT DES EXPÉRIENCES DE PHYSIQUE
A 4,000 MÈTRES DE HAUTEUR.

Ce fut dans le jardin du Conservatoire des arts et métiers, le 20 août 1804, que fut lancé l'aérostat dans lequel MM. Biot et Gay-Lussac devaient accomplir l'ascension scientifique restée depuis fort célèbre.
Le but que se proposaient ces deux académiciens était de rechercher si la propriété magnétique éprouve quelque diminution appréciable quand on s'éloigne de la terre. L'examen attentif, auquel les deux savants se soumirent pendant presque toute la durée du voyage, des mouvements de l'aiguille aimantée, les amena à conclure que la propriété magnétique ne perd rien de son intensité quand on s'élève dans les régions supérieures. A 4,000 mètres de hauteur, les oscillations de l'aiguille aimantée coïncidaient   en  nombre   et   en   amplitude  avec  les

oscillations reconnues à la surface de la terre. Ils constatèrent aussi que la pile de Volta et les appareils d'électricité statique fonctionnent également bien à une grande hauteur dans l'atmosphère qu'à la surface du sol. L'observation de l'hygromètre leur fit reconnaître que la sécheresse croissait avec l'élévation.

Dans une seconde ascension, Gay-Lussac et Biot parvinrent à une hauteur de 6,500 mètres. Ils recueillirent à cette hauteur, dans un ballon de verre où ils avaient fait le vide, de l'air qui fut analysé dans le laboratoire de l'École polytechnique, et cet air présenta une composition parfaitement la même que celle de l'air pris à la surface du sol, à Paris.

 

Chute mortelle de son ballon de Mme Blanchard - Reproduction © Norbert Pousseur
MORT DE Mme BLANCHARD, LE 16 JUILLET 1819,
DANS LA RUE DE PROVENCE, A PARIS.

Mme Blanchard était la veuve de l'aéronaute de ce nom. Restée sans ressource pécuniaire, à la mort de son mari, elle se fit aéronaute aussi, exécuta un grand nombre de voyages aériens, et finit par acquérir une telle habitude de ces périlleux exercices, qu'il lui arrivait souvent de s'endormir pendant la nuit dans son étroite nacelle, et d'attendre ainsi le lever du jour pour opérer sa descente.
Dans l'ascension qu'elle fit à Turin, en 1812, elle eut à subir un froid si excessif que les glaçons s'attachaient à ses mains et à son visage.
Le 16 juillet 1819, Mme Blanchard s'éleva, au milieu d'une fête donnée au Tivoli de la rue Saint-Lazare. Elle tenait à la

main une lance à feu pour allumer quelques pièces d'artifice. Un faux mouvement mit l'orifice du ballon en contact avec la lance à feu. Le gaz hydrogène s'enflamma.
On vit alors distinctement Mme Blanchard essayer d'éteindre l'incendie en comprimant l'orifice intérieur du ballon ; puis, reconnaissant l'inutilité de ses efforts, s'asseoir dans la nacelle et attendre.
Le ballon vint s'abattre sur le toit d'une maison de la rue de Provence.
La nacelle glissa sur la pente du toit, « A moi ! » cria l'infortunée aéronaute. Ce furent ses dernières paroles.
(D'autres sources donne le 6 juillet comme date de sa mort ndt.)

 

Catastrophe du ballon "Géant" près d'Hanovre en 1863  - Reproduction © Norbert Pousseur
CATASTROPHE DU « GÉANT » DANS LES PLAINES DU HANOVRE (1863)

La première ascension du Géant eut lieu au Champ-de-Mars, le 4 octobre 1863. Elle avait attiré une foule immense: plus de cent mille personnes entrèrent, ce jour-là, dans l'enceinte. Elle s'accomplit d'ailleurs de la manière la plus heureuse. Seulement, la durée du voyage fut extrêmement courte, car les aéronautes descendirent à Meaux, à quelques lieues de Paris.
La seconde ascension eut lieu, le 18 octobre. Après une excursion aérienne qui avait été pleine de charmes pour les voyageurs et dans laquelle ils avaient franchi plus de cent cinquante lieues.
Arrivé à plusieurs lieues d'Arnheim, le Géant traversa le Rhin, après avoir passé sur Jeumont, Erquelines, Guische et Bois-le-duc.
Le Rhin traversé, le Géant s'était trouvé à un peu moins de sept lieues du Zuydersée. Là, se relevant à une très grande altitude, il avait traversé l'Yssel et Deesburg et repris la direction de l'est, jusqu'aux frontières de Westphalie, d'où il sembla vouloir se diriger entièrement vers le nord-est jusqu'à Groeningue ; mais encore une fois le vent changea et le ramena vers l'est, jusqu'à Nienburg.

D'après des calculs que tout porte à croire exacts, le Géantt venait de parcourir trois cent-soixante-dix lieues en seize heures et quelques minutes.

Le projet de descendre étant bien résolu, les derniers sacs de lest furent rangés, les ancres et les cordes préparées et Godard ouvrit la soupape. Or, un accident arrivé à cette soupape la mit dans l'impossibilité de manœuvrer convenablement, de sorte que le ballon arrivé près de terre ne put se vider par suite de l'occlusion de cette soupape.
Par malheur un vent furieux régnait à terre. Il emporta de son souffle puissant la colossale machine qui fut traînée à travers la campagne, avec une violence inouïe, contre tous les obstacles qui se rencontraient devant elle. Pendant un quart d'heure, les malheureux voyageurs du Géant, emportés dans une course vertigineuse, virent cent fois la mort. Ce ne fut que par un miracle qu'ils en sortirent vivants; mais tous meurtris et blessés grièvement.

Le Géant était monté par Godard, Nadar, Mme Nadar Fernand Montgolfier, Thirion.

 

 

Ballon captif de M. Giffard - Reproduction © Norbert Pousseur
LE BALLON CAPTIF, CONSTRUIT PAR M. GIFFARD

Toute l'Europe a pu voir à une de nos dernières expositions internationales le ballon construit par Giffard qui était d'un volume énorme. Il devait emporter une vingtaine de personnes à la fois. Son volume était de 5,000 mètres cubes.
Pour retenir, attaché au sol, une pareille masse, pour combattre l'effet du vent s'exerçant sur elle, surtout pour le ramener à terre, il fallait non de simples cordes auxquelles se suspendent des hommes, comme le faisaient les aérostatiers de Coutelle, mais un véritable câble de vaisseau, pouvant s'enrouler et se dérouler sur un treuil, au moyen d'une machine à vapeur.
C'était donc d'une machine à vapeur que se servait M. Giffard pour ramener à terre son ballon captif. La machine à vapeur qui faisait marcher le treuil était de la force de 50 chevaux. Elle se composait d'une chaudière, placée hors de l'enceinte, et de quatre cylindres à vapeur marchant à la pression de quatre atmosphères. Il suffisait de donner accès à la vapeur dans ces cylindres pour ramener à terre l'aérostat et sa cargaison. Cette machine faisait tourner l'arbre d'un treuil, dont les dimensions étaient d'un mètre de

diamètre et de six mètres de longueur. La longueur du câble était de 330 mètres et il pesait 900 kilogrammes, poids qui pendant l'ascension venait s'ajoutera celui du ballon, de ses agrès et des personnes embarquées. L'attache du câble à la nacelle était ce qu'il y avait de plus remarquable et de plus neuf dans ce système mécanique. Au milieu de l'enceinte, se trouvait une cavité circulaire de 3 mètres de hauteur et de 10 mètres de large, dans laquelle descendait et se mouvait la nacelle. Le câble partant du treuil venait aboutir à cette cavité par un tunnel souterrain.

Le mode de suspension de la nacelle au ballon était un bijou d'élégance et de sûreté. La corde, avant de s'attacher à la nacelle, passait sur une poulie, rendue mobile par le système de suspension connu en mécanique sous le nom de suspension de Cardan. C'est un axe articulé ou doublement coudé, qui permet à la poulie de tourner sur elle-même, de manière à pouvoir suivre, sans que le câble ait à s'en ressentir, tous les mouvements de la nacelle et par conséquent du ballon.

 

 

 

Page précédente sur les aérostats                              Page suivante sur les aérostats

 


Haut de page

droits déposés
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"

Plan de site Recherches Liens e-mail