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PARACHUTES ET MACHINES VOLANTES

EXTRAITS DE "L'ALBUM DE LA SCIENCE"

Page de garde de l'ouvrage "Album de la Science

 

 

Appareil de Deghen de direction des aérostats - Reproduction © Norbert Pousseur
APPAREIL DE DEGHEN POUR LA DIRECTION DES AÉROSTATS

La possibilité de diriger à volonté les ballons lancés dans l'espace est une question qui a occupé un grand nombre de savants.
Meunier, Monge, Lalande, Guyton de Morveau, Bertholon et beaucoup d'autres physiciens n'hésitaient pas à regarder le problème comme pouvant se résoudre assez facilement. Les beaux travaux mathématiques que Meunier nous a laissés sur les conditions d'équilibre des aérostats et les moyens de les diriger, montrent à quel point ces idées l'avaient séduit.
On peut en dire autant de Monge qui a traité avec soin les diverses questions qui se rattachent à l'aérostation.

En 1812, un honnête horloger de Vienne, nommé Jacob Deghen, crut avoir trouvé la solution tant cherchée. Il réglait la marche du temps ; il essaya d'asservir l'espace.
Le système qu'il employait était une sorte de combinaison du cerf-volant et de l'aérostat. Notre gravure montre les dispositions de l'appareil qu'avait imaginé Deghen pour faire mouvoir à l'aide des mains et des pieds des espèces d'ailes qui auraient imprimé l'aérostat la direction désirée. L'expérience, tentée au Champ-de-Mars trompa complètement l'espoir du pauvre horloger. Le malheureux inventeur fut honni par la populace qui mit en pièces l'appareil, fruit de tant de travail.

 

 

Expérience en parachute à Montpellier de Sébastien Lenormand - Reproduction © Norbert Pousseur
SÉBASTIEN LENORMAND FAIT LA PREMIÈRE EXPÉRIENCE DU PARACHUTE
EN SE JETANT DU HAUT DE LA TOUR DE L'OBSERVATOIRE DE MONTPELLIER.

Le physicien qui, le premier, conçut et mit en pratique le parachute actuel est Sébastien Le-normand, qui devint plus tard professeur de technologie au Conservatoire des arts et métiers de Paris.
Ce fut à Montpellier qu'il en fit la première expérience au cours de l'année 1783. « Je calculai, dit Lenormand, la grandeur du parasol capable de garantir d'une chute et je trouvai qu'un diamètre de quatorze pieds suffirait, en supposant que l'homme et le parachute n'excèdent pas le poids de deux cents livres et, qu'avec le parachute, un homme peut se laisser tomber de la hauteur des nuages sans risquer de se faire mal.» .

On a dit que l'idée du parachute avait été suggérée à Lenormand par une lecture où il était dit que, dans certains pays, des esclaves, pour amuser leur roi, se laissaient tomber d'une assez grande hauteur, munis d'un vaste parasol, sans se faire de mal, parce qu'ils étaient retenus par la couche d'air comprimée par le parasol autrement dit : par la résistance de l'air.
Mais cela ne peut diminuer en rien l'audace de Lenormand, qui ne craignit pas, tant était grande la confiance qu'il avait en ses calculs, de s'abandonner dans le vide, en présence d'une foule immense de spectateurs qui s'attendaient à le voir se briser à terre.

 

Vaisseau de ballons en 1850 de M. Petin - Reproduction © Norbert Pousseur
VAISSEAU AÉRIEN DE M. PETIN (Projet conçu en 1850)

Au mois de septembre 1851, un gigantesque appareil aérostatique dont l'inventeur était M. Petin, se trouva terminé.
L'expérience devait en être faite à Paris ; mais le préfet de police partagea l'avis des savants, et l'autorisation demandée par M. Petin pour exécuter son ascension, lui fut refusée, par la crainte de compromettre la vie des personnes qui devaient l'accompagner.
M. Petin passa alors en Angleterre. L'hospitalité britannique ne semble pas lui avoir été favorable, car nous voyons bientôt l'inventeur faire voile pour l'Amérique afin d'y exhiber ses ballons accouplés.
Ce fut à la Nouvelle-Orléans, sur la place d'Armes, que M. Petin fit l'épreuve de son nouveau système. Mais toujours poursuivi par la malechance qui semblait s'attacher à son entreprise, il ne put jamais parvenir à gonfler ses quatre ballons ; le gaz, fourni par les usines de la ville ne put suffire. Peut-être aussi, existait-il des fuites dans l'appareil qui avait tant voyagé.
M. Petin se rendit ensuite à Mexico, où il exécuta une seule ascension qui réussit assez mal.

Découragé, le malheureux inventeur du système de navigation aérienne, qui, un moment, avait fait tant de bruit, revint en France. Il abandonna l'aérostation.
Nous avons dit que les mouvements provoqués par la résistance de l'air ne pouvaient s'exécuter que pendant l'ascension ou la descente.
Là n'était pas encore toutefois le défaut radical de ce système : ce défaut radical, c'était l'absence de tout moteur. L'effet de bascule provenant du jeu des châssis aurait peut-être pu imprimer, dans un temps calme, un mouvement à l'appareil ; mais, pour surmonter la résistance du vent et des courants atmosphériques, il faut évidemment faire intervenir une puissance mécanique. Cet agent fondamental, c'est à peine si M. Petin y avait songé, ou du moins les moyens qu'il proposait étaient tout à fait puérils. Il se tirait d'embarras en disant que son moteur serait la main des hommes ou tout autre moyen mécanique; mais c'est précisément ce moyen mécanique qu'il s'agissait de trouver, car en cela justement consiste la difficulté qui s'est opposée jusqu'à ce jour à la réalisation de la navigation aérienne.

 

Aérostat à vapeur de M. Giffard en 1852 - Reproduction © Norbert Pousseur
AÉROSTAT A VAPEUR DE M. GIFFARD (Expérience du 25 septembre 1852).

L'aérostat à vapeur de M. Giffard était de forme allongée, long de quarante-quatre mètres, large, en son milieu de douze mètres. Il était enveloppé de toutes parts, sauf à sa partie inférieure et aux pointes, d'un filet dont les extrémités en pattes d'oie venaient se réunir à une série de cordes, fixées à une traverse horizontale de bois de vingt mètres de longueur. Cette traverse portait à son extrémité une espèce de voile triangulaire, assujettie par un de ses côtés à la dernière corde partant du filet, et qui lui tenait lieu de charnière ou axe de rotation. Cette voile représentait le gouvernail et la quille ; il suffisait de l'incliner à droite ou à gauche pour produire une déviation correspondante à l'appareil et changer immédiatement de direction. A défaut de cette manœuvre, elle revenait aussitôt se placer d'elle-même dans l'axe de l'aérostat, et son office normal consistait alors à servir de quille ou de girouette, c'est-à-dire à maintenir l'ensemble du système dans la direction du vent.

A six mètres au-dessous de la traverse était suspendue la machine à vapeur et tous ses accessoires. Cette machine à vapeur était posée sur une espèce de brancard de bois

dont les quatre extrémités étaient soutenues par les cordes de suspension et dont le milieu garni de planches, était destiné à supporter les personnes et l'approvisionnement d'eau et de charbon.

Voici maintenant comment se passa l'expérience du 25 septembre 1852. M. Henry Giffard partit seul de l'Hippodrome, à cinq heures et quart. Le vent soufflait avec une assez grande violence ; mais il opéra avec succès diverses manœuvres de déviation latérale et de mouvement circulaire. L'action du gouvernail se faisait parfaitement sentir. A peine l'aéronaute avait-il tiré légèrement une des deux cordes de ce gouvernail qu'il voyait immédiatement l'horizon tournoyer autour de lui. Il s'éleva à une hauteur de 1,500 mètres et s'y maintint quelque temps. L'aérostat, au moment où la vapeur fut lâchée, était à la plus grande élévation qu'il eût atteinte : le baromètre indiquait une hauteur de 1,800 mètres. Les résultats qu'a obtenus M. Giffard furent très satisfaisants. Certainement cette application de la vapeur à l'aérostation permettra, un jour ou l'autre de réaliser le problème de la direction.

 

 

 

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