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Gaspard de Cherville
écrivain
né à Chartres en 1821 (ou 1819 ?) et mort en 1898

 

Gaspard de Cherville - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

 

GASPARD DE CHERVILLE : Gaspard G. Pécou, marquis de Cher-ville, né à Chartres en 1821.

 

Autographe :  
Ma collaboration avec Alexandre Dumas père.

J'ai l'honneur de vous adresser les petits renseignements que vous voulez bien me demander.

Ma vocation comme romancier et comme journaliste a été absolument accidentelle.
A l'âge de trente-et-un ans, ayant perdu ma fortune, relégué à Spa, par une très grave maladie, je ne savais plus de quel bois faire flèche. Sur la recommandation de mon compatriote et ami, J. Hetzel (le père), j'écrivis un petit roman que je lui envoyai; il s'intitulait: le Lièvre de mon grand-père. — Hetzel me répondit illico que c'était le comble de la présomption (et de la bêtise) de prétendre écrire quelque chose sur les bêtes après les Animaux peints par eux-mêmes ! Bien que convaincu qu'Hetzel n'avait pas même lu mon pauvre manuscrit, je n'insistai point et cherchai tristement une autre ressource.
Six mois après, Dumas père, qui était rentré à Paris, vint à Bruxelles et descendit chez Hetzel. Il trouva mon manuscrit sur le bureau de son hôte, le lut dans son lit, le trouva joli et le lendemain je recevais d'Hetzel une dépêche ainsi conçue: « Réponds hic et nunc, veux-tu vendre ton roman à Dumas?» Je répondis oui, oui, oui, c'était la manne qui tombait du ciel. Ce fut là le point de départ de ma collaboration avec Dumas, laquelle se prolongea pendant sept ans et produisit une cinquantaine de volumes.
Mon entrée dans le journalisme fut également assez fortuite. Après ma séparation avec Dumas qui guerroyait en Italie, j'avais donné au Temps, au Siècle des romans et des nouvelles publiés sous mon nom. En 1871, Adrien Hébrard, avec lequel j'étais lié, me proposa de donner des causeries rurales au Temps, sous le titre de la Vie à la campagne. L'idée était bonne, car il y a vingt-deux ans que je la poursuis, et non seulement elle m'a valu ma très mince notoriété, mais les journaux les plus importants n'ont pas dédaigné de se l'approprier.

Vous le voyez, monsieur, ma vocation littéraire n'a pas brillé par l'acharnement; je n'en suis pas moins reconnaissant aux événements qui me l'ont insufflée, car je lui ai dû ces jouissances du travail qui m'étaient inconnues, mon indépendance et le pain de la vieillesse.

Agréez, monsieur, l'assurance de mes sentiments profondément respectueux.

.


25 avril 1893 - G. de Cherville

 

La page de présentation des "Annales politiques et littéraires" d'où est tiré cet article

 

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