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Quelques statues d'Angers


René d'Anjou, par Cordelier Delanoue, publié chez Mame en 1851



couverture de l'histoire de René d'Anjou    - scan  Norbert Pousseur     statue de René d'Anjou - © Norbert Pousseur      Page de garde de René D'anjou   - scan  Norbert Pousseur
RENÉ D'ANJOU

CHAPITRE I (suite 8)
LA RUE BARBETTE

Mais, en ce moment, une des blessures du mort, la plus vive, la plus apparente, se rouvrit et saigna piteusement, ce qui étonna chacun et fit reculer Jean Sans-Peur. Quand ce cadavre accusateur fut enseveli, la confiance revint au duc. En vain le prévôt de Paris, seigneur de Tignonville, qui avait reçu commission de rechercher les auteurs du meurtre, affirmait-il que l'un d'eux avait trouvé refuge à l'hôtel d'Artois ; en vain ajoutait-il qu'il fallait rechercher le coupable, non parmi ceux du dehors, mais parmi ceux du dedans, et qu'on le trouverait assurément si l'on voulait fouiller les hôtels des princes...... Tant d'indices, joints à l'itinéraire qu'avaient suivi les meurtriers, ne purent arracher un tressaillement au duc de Bourgogne. Loin de là, fatigué du rôle odieux qu'il jouait depuis deux jours, le duc jeta le masque et déclara enfin que le véritable auteur de la mort du duc d'Orléans, c'était lui. Puis il enfourcha un cheval, et, tout d'une traite, courut jusqu'à Bapaume où il dormit son premier sommeil. Il était alors une heure après midi. Jean décida que tous les jours, à la même heure, les cloches sonneraient en mémoire de sa fuite et de sa délivrance. Cette sonnerie fut appelée longtemps : « l'Angélus du duc de Bourgogne. »

Peu satisfait d'avoir avoué son crime, il ne tarda pas à s'en glorifier; il en fit même rédiger l'apologie en plusieurs points, par maître Jehan Petit, docteur en théologie de l'Université de Paris, lequel, assisté de deux autres docteurs, soutint qu'en tuant son cousin le duc Jean avait agi dans la limite de ses droits et de ses devoirs; qu'ainsi, au lieu du blâme dont on prétendait le punir, c'était des remerciements qu'on devait lui adresser. Du reste Jean affirma qu'il ne demanderait point pardon au roi pour le fait de ce meurtre; et il prouva bientôt son dire en rentrant à Paris à la tête de mille hommes d'armes, plus puissant, plus magnifique, plus populaire que jamais. Sa bannière, outre le symbole qu'on y avait si souvent remarqué, portait deux fers de lance, l'un affilé, l'autre émoussé ; ce qui signifiait : ce Voici la paix ou la guerre, à votre choix. » Le peuple était pour la paix, il était surtout pour la diminution des tailles ; et comme le retour du duc de Bourgogne lui donnait l'espoir de n'en plus payer, le bon populaire se précipitait sur son passage en criant : « Noël ! noël au duc de Bourgogne !... Vive Monseigneur Jean ! vive le Rabot qui a emporté les nœuds du Baton ! »

Ce même hiver, la rivière gela pendant deux mois et six jours, et le Pont-Neuf s'écroula en partie sous l'effort des glaçons, au moment de la débâcle. Ce fut un grand événement à ajoutera tous ceux qui avaient affligé le cours de cette lamentable année 1407.

 

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