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        In dictionnaire Moreri de 1725 
          MIGNARD ( Nicolas ) natif de Troyes en Champagne, & frère de  Pierre Mignard surnommé le Romain qui succéda en 1690 à M. le Brun, dans les  charges de premier peintre du roi, & de directeur & chancelier de  l'académie royale des peintures, & qui mourut en 1695 âgé de plus de 80 ans, laissant une fille mariée à Jude comte de Feuquières lieutenant général  pour le roi à Toul, était un excellent peintre, qui excellait, surtout dans le  coloris. Leur père qui s'appelait Pierre, & qui avait servi le roi de France  dans les armées l'espace de vingt ans, laissa liberté à ses deux fils de suivre  l'inclination qu'ils avaient pour la peinture. Nicolas en apprit les  commencements chez le meilleur peintre, qui se trouvait pour lors à Troyes:  & pour se fortifier dans sa progression, il alla étudier à Fontainebleau  d'après les figures antiques qui s'y trouvent, & d'après les peintures du  Primatice. Mais voyant que la source des beautés qu'il étudiait, était en  Italie, il en voulut faire le voyage. L'occasion de certains ouvrages l'arrêta  quelque temps à Lyon; mais beaucoup plus à Avignon, où il devint amoureux dune  fille, qu'il épousa à son retour d'Italie, ce qui le fit appeler Mignard  d'Avignon. Après avoir passé deux ans à Rome, & quelques années à Avignon  chez son beau-père, il fut appelé à la cour de France par le roi, qui l'avait  connu à son passage à Avignon lors de son mariage avec l'Infante d'Espagne en  1659. Mignard étant arrivé à Paris, y fut employé pour la cour & pour des  particuliers en divers ouvrages, où il donna des preuves de sa capacité. Il  fit quantité de portraits; mais son talent était plutôt pour les histoires. Il  inventait ingénieusement & se plaisait à traiter des sujets poétiques. Le  feu de son imagination  était pourtant  médiocre, & il compensait cela par beaucoup d'exactitude  & par une grande propreté dans son  travail. Le trop grand attachement qu'il y avait le fit mourir d'hydropisie en  1668 au grand regret de tous ceux qui l'avaient connu; car il n'était  pas moins honnête homme, que bon peintre. Il  était alors recteur de l'académie de peinture, laquelle assista à ses  funérailles, dans l'église de Feuillants à Paris, où il est  enterré. De Piles, abrégé de la vie des  Peintres. 
        In Biographie universelle de Feller - 1860 
          MIGNARD (Pierre),  surnommé Mignard-le-Romain, à cause du long séjour qu'il fit à Rome, naquit à  Troyes en 1610, et mourut à Paris en 1695. Il fut destiné par son père à la  médecine; mais les grands hommes naissent ce qu'ils doivent être: Pierre  Mignard était né peintre. A l'âge de 12 ans, il peignait des portraits  très-ressemblants. Dans le cours des visites qu'il faisait avec le médecin  qu'on avait choisi pour l'instruire au lieu d'écouter, il remarquait  I'attitude du malade et des personnes qui rapprochaient, pour les dessiner  ensuite. Il peignit a 12 ans la famille du médecin. Ce tableau frappa les  connaisseurs; on le donnait à un artiste consommé. Ses progrès furent si  rapides, que le maréchal de Vitry le chargea de peindre la chapelle de son château  de Coubert en Brie: il n'avait alors que 15 ans. On le fit entrer ensuite dans  l'école de Vouet, et il saisit tellement la manière de son maitre, que leurs  ouvrages paraissaient être de la même main. il quitta cette école pour aller à  Rome. Son application à dessiner d'après l'antique et d'après les ouvrages  des meilleurs maîtres, surtout d'après ceux de Raphaël et du Titien, formèrent  son goût pour le dessin et pour le coloris. Il avait un talent singulier pour  le portrait; son art allait jusqu'à rendre les grâces délicates du sentiment;  il ne laissait échapper rien de ce qui pouvait non seulement rendre la grâce  parfaite, mais encore faire connaître le caractère et le tempérament des  personnes qui se faisaient peindre. De retour en France,        il fut élu chef de  l'académie de Saint-Luc qu'il avait préférée à l'académie royale de peinture,  parce que Le Brun était directeur de celle-ci. Le roi lui donna des lettres de  noblesse, et le nomma son premier peintre après la mort de Le Brun. Ce peintre  avait une douceur de caractère attrayante, un esprit agréable, et des talents  supérieurs, qualités qui lui firent d'illustres amis. Il se trouvait souvent  avec Chapelle, Boileau, Racine et        Molière. Ce dernier  a célébré en vers le grand ouvrage à fresque qu'il fit au Val-de-Grâce. Mignard  aurait été un peintre  parfait, s'il eût  mis plus de correction dans son dessin, et plus de feu dans ses compositions.  Il avait un génie élevé, et        il donnait à ses  figures des attitudes aisées. Son coloris est d'une fraîcheur admirable, ses  carnations vraies, sa touche légère et facile, ses compositions riches et  gracieuses. L'abbé de Monville a  écrit sa Vie, 1730, in-12.  
        Voir aussi le texte de Wikipedia pour Nicolas et Pierre Mignard  |