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Page de garde de l'Abrégé de la vie des plus fameux peintres - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Louis Carrache
peintre lombard

né en 1555 et mort en 1619

Louis Carrache, peintre italien - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

 

 

Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle.

Le seul nom de Louis Carrache est un éloge. Sa naissance est marquée en 1555, dans la ville de Bologne. Son père, Vincent Carrache, était boucher ; il ne donna d’abord a son fils que l'éducation qu’il croyait suffisante pour le mettre en état de suivre la même profession. Un génie supérieur  pour le dessin le fit entrer chez Prospero Fontana, et il eut l’avantage de devenir dans la suite, le chef de l'école des Carraches, qui a fourni tant de grands hommes à la peinture. Louis était cousin d'Augustin et d’Annibal Carrache, qui étaient frères et qui devinrent ses élèves : leurs noms seuls suffiraient pour l’immortaliser, si son mérite personnel n’eût pris les devants.
L'excellence du talent de Louis Carrache rend peu croyable ce qu'on rapporte de cet artiste. Son maître Prospero Fontana le Tintoret pendant son séjour à Venise, voyant la peine avec laquelle il travaillait, lui conseillèrent d’abandonner la peinture et de prendre une autre profession. Ses camarades, à cause de sa lenteur, l'appelaient entre eux la jument. Louis, dont le génie n’était pas encore formé, a fait voir dans la suite, combien on s’était trompé sur son sujet ; il a montré que la grande application dans un art qui dépend de l’esprit, vaut mieux qu'une pratique prématurée.

Louis vint étudier à Florence, chez Dominique Passignani, alors en grande réputation et chef d'une fameuse académie : il y copia les ouvrages d’André del Sarto ; de là, passant à Parme, à Mantoue et à Venise, ceux du Corrège, du Titien, du Parmesan, de Jules Romain, le perfectionnèrent au point qu'à son retour à Bologne, sans avoir été à Rome, il surpassa son maître et tous les peintres du pays.
En examinant les ouvrages des grands peintres, Louis raisonnait sur les moyens qu’ils avaient employés pour séduire l’amateur ; il méditait leurs comportions ; il se demandait à lui-même pourquoi ils avaient placé telle figure, tel groupe. Le coloris, les ombres, les reflets, rien ne lui échappait, jusqu’à vouloir pénétrer les pensées les plus intimes de ces artistes. Quel plus grand moyen de devenir habile ; tout lui devenait familier. Ces principes payèrent rapidement chez lui, et lui firent naître l’envie de former une école.

Augustin ne pensait qu’à la littérature ; le dessin et la correction occupaient entièrement Annibal : la finesse des contours, la légèreté, les grâces, surent les compagnes de Louis.
Il avait pris pour modèles, Bagnacavallo, imitateur de Raphaël, et Pelegrino Tibaldi qui était celui de Michel-Ange ; Tibaldi avait su, selon lui, modérer la fierté du dessin de ce grand maître, et Louis l'appelait, en plaisantant, son Michel- Ange réformé.
Ce fut en ce temps  là qu'il prit en grande amitié ses deux cousins, Augustin et Annibal. Leur penchant naturel pour les arts se manifestait partout. En allant à l’école, ils dessinaient sur les murs et sur leurs livres, des choses surprenantes. Louis mit Augustin chez son maître Prospero Fontana, et se fit un plaisir de montrer lui-même à Annibal, qu’il reçut dans  sa maison. Il aurait bien voulu prendre les deux frères, et opposer la prudence d’Augustin à la vivacité d’Annibal ; leurs caractères différents lui faisaient craindre de ne les pouvoir accorder longtemps. Ces deux frères marchaient à pas de géant dans le sentier de la gloire ; rien ne leur résistait, ils venaient à bout de toutes les difficultés, et la facilité avec laquelle ils surpassaient leurs camarades, surprend tout le monde.

Louis entreprit alors de réformer dans la Lombardie, le goût de la peinture. C’était vouloir venger la nature du tort que lui faisait le goût maniéré de l’école de Sabbatini, à Rome, de celle de Passignani, à Florence, des Procaccini, à Milan, du Fontana et du Passerotti, à Bologne. La manière de ces peintres était aussi libre et expéditive qu’elle s’éloignait du vrai. Louis, pour y réussir, n’y fit qu’opposer la vérité de la nature, et les beautés de l'antique. On est redevable à ce grand homme, d’avoir tiré la peinture de cet état de langueur, qui pouvait en faire craindre l’entier anéantissement. On peut dire que Louis lui a rendu son premier lustre.
Tous les peintres du pays se liguèrent contre le nouveau goût des Carraches ; ils critiquaient hautement leurs ouvrages. Louis au désespoir que  sa manière de peindre d’après nature, ne plût point, qu’on lui préférât un mauvais goût maniéré, qu'on ne donnât aucun ouvrage à ses cousins, quoiqu’il eût promis de les conduire et de les retoucher, leur conseilla de s'absenter pour quelque temps de Bologne, de d’aller étudier, ainsi qu’il avait fait lui-même, le Corrège et les Vénitiens.
Les deux frères en effet partirent ; Augustin fut un très-habile graveur, et Annibal revint avec un goût décidé et excellent. Louis résolut avec eux, pour se mettre en crédit, de donner gratis quelques grands ouvrages pour être placés dans les Eglises, à côté des autres peintures. Ce projet leur réussit, la comparaison fut heureuse pour eux, de leur acquit une gloire immortelle. Ils entreprirent plusieurs ouvrages dans les Églises, dans les palais, et ils s’entendaient si parfaitement, que tout paraissait sortir de la même palette. Après avoir formé le plan d’une académie, où l’on enseignerait  toutes les parties qui concernent la peinture, on fit venir de Rome, des bas-reliefs de des bustes antiques, et l'on y établit un professeur d’anatomie.

Cette académie devint très   fameuse, et elle forma dans la suite de très habiles gens. Son nom vola jusqu'à Rome ; le cardinal Farnèse manda Louis pour peindre la galerie de son palais. Le crédit qu’il s’était acquis à Bologne, sa place de chef d’académie, l’empêcha d’accepter cette proposition ; il envoya à sa place Annibal, qu'il avait séparé, il y avait quelque temps, de son frère Augustin, qui était à Rome.
Louis, qui se trouva éloigné de ses deux cousins, fit bien voir qu’il se suffisait à lui-même dans les tableaux qu’il peignît (malgré ce qu'on avancé plusieurs auteurs, que le coloris de Louis s’était fort affaibli, lorsqu'il fut séparé de ses cousins), au lieu que les deux autres ont toujours eu besoin de ses conseils et de ses corrections.
Lorsqu'Annibal eut fini la galerie du palais Farnèse, il voulut la faire voir à son maître Louis ; il l'en sollicita si vivement, qu’il ne put lui refuser cette marque d’amitié. Louis, qui avait près de soixante ans, fit le voyage de Rome pour la première fois ; il fut très content de l’ouvrage d’Annibal ; il le corrigea dans quelques endroits, et voulut peindre une des figures nues, qui soutiennent le médaillon de Sirinx : il resta seulement treize jours à Rome.
Après la mort de ses cousins, Louis soutint l'honneur de la peinture à Bologne : il tira de son propre fond, une quantité d’ouvrages dont les derniers surent aussi estimés que les autres. Ce fut après son retour de Rome qu’il entreprit de représenter  I'histoire de saint Benoît, et celle de sainte Cécile, dans le cloître de saint Michel in Bosco, dont on trouvera le détail dans la suite ; deux années suffirent à ce grand ouvrage, qui peut aller de pair avec la galerie Farnèse : non seulement il y peignit sept tableaux de sa main, mais il conduisit le reste qui a été exécuté par ses élèves. Louis fut encore quatre ans à Plaisance, à orner la grande Église.

 Il était si abondant dans ses pensées, qu’il retournait un sujet de vingt manières différentes ; habile à faire du paysage, plus gracieux qu’Annibal, aussi correct que lui, il a, de toutes les écoles, formé une manière savante et aimable, qui a toujours été suivie par les habiles gens.
Louis était honnête, spirituel, se faisant respecter partout ; enseignant avec amour, reprenant avec douceur, son assiduité au travail était un grand exemple pour ses disciples ; il les aidait volontiers de ses dessins. Peu intéressé, il n’a point amassé de grands biens, non plus que les autres Carraches, et comme eux, il ne s’est point marié.

C’était, selon lui, une preuve du peu de génie des anciens peintres, que de mettre les figures et les portraits des patrons dans les tableaux d’histoire sainte et sur les autels. Il imagina un autre moyen qui était de faire servir les portraits à la tête des saints et des saintes, les appliquant à ce qui pouvait le mieux convenir à chacun : au moins, dans cette dernière manière, la figure avait quelque rapport à l'action principale, et paraissait concourir à la même fin.
Son dernier ouvrage qui est une annonciation peinte à fresque, dans une des lunettes de la Cathédrale de Bologne, ne réussit pas ; son âge, une vue assidue, et la grande élévation de l'Eglise surent cause qu’il se confia à un ami pour voir d’en bas l’effet de l’ouvrage. Cet ami lui dit qu’il était bien, et qu’il pouvait faire ôter les échafauds : il fut trompé ; on critiqua fort cette  peinture : Louis s’en chagrina de manière qui  se mit au lit ; et Bologne perdit ce grand homme,  en 1619, dans sa soixante et quatrième année : sa pompe funèbre fut superbe, et on le porta à sainte Marie Madeleine.

Ses disciples sont, Annibal Carrache, Francesco Brizio, Lucio  Massari, Louis Valesio, Lorenzo Garbieri, et Alessandro Albini. Le Massari et le Garbieri méritent un petit éloge.

Lucio Massari de Bologne, né en 1569, après avoir étudié sous le Passerotti, vint se perfectionner sous Louis Carrache ; il fut ensuite à Rome, et de retour de Bologne, il tint école avec son ami l’Albane. Ses ouvrages dans le cloître de saint Michel  in Bosco, et en plusieurs Eglises et palais de Bologne, le firent passer pour un habile peintre. Personne n’a mieux copié les ouvrages des Carraches que lui. La passion qu’il avait pour la chasse, arrêta ses progrès, et avança ses jours ; il les termina, en 1633, à l’âge de soixante et quatre ans.

Lorenzo Garbieri de Bologne, a toujours cherché à peindre des sujets tristes ; il inspirait jusqu'à l’horreur de la mort : sa manière fière n'était point privée des grâces nécessaires, quand les sujets se demandaient ; ce qu’on remarque dans les tableaux qu’il a peints à saint Michel in Bosco. Il devint aveugle, et mourut, en 1654, âgé de soixante 8 quatorze ans.

Alessandro Tiarini, né à Bologne, en 1577, n'est point élève des Carraches ; il avait étudié sous Prospero Fontana, le Cesi et le Passignani. Quoique Louis l’eût refusé pour son élève, il le cultiva à son retour à Bologne, et Louis ne cessait de le louer. On le reconnaît pour un grand peintre dans l’Église et le cloître de saint Michel in Bosco, et dans toutes celles de Lombardie ; il finit ses jours à Bologne, en 1668, à l’âge de quatre-vingt-onze ans.

Les dessins de Louis ont une belle simplicité ; moins de feu, plus de grâce et d’élévation que ceux des autres Carraches. La correction, la touche, l'expression et la spiritualité, tout doit s’y rencontrer. Une plume fine et déliée, soutenue d’un petit lavis, se remarque plus souvent dans ses dessins, que l*usage des différents crayons. Son style approche de celui du Corrège, ses contours coulants, ses airs de têtes gracieux, beaucoup de légèreté, et le sublime de ses compositions le feront toujours reconnaître.
Louis a gravé, à l'eau forte, une Vierge assise avec une grande draperie sur la tête, l’enfant Jésus et saint Jean sont dans un coin ; une Vierge, de profil, tenant son fils, avec une gloire de quatre anges qui l’encensent ; une Vierge assise, l’enfant Jésus debout, et saint Joseph qui porte la main. à sa tête, pièce en travers ; une Vierge de profil, qui soutient son fils pendant qu’il tète, de qui serre la main de sa mère, petite pièce excellente.

Les meilleurs graveurs qui ont imité ses tableaux sont, le Pesarese, de Rubeis, Stefanonius, B. Pascalini, Brixio, Pirau, Nolin, Mitelli, Flaminio Torre, Giovannini, Louis Scaramuccia, Mattioli, Rolli, et autres. On peut compter une cinquantaine de morceaux gravés d’après ce maître.
Sans parler de plusieurs palais de Bologne, où Louis a peint, de compagnie avec ses cousins.

voici, dans le grand nombre d’ouvrages qu’il a faits ; ce qu’il y a le plus à remarquer. Dans le cloître St Michel in Bosco des Olivetans, il a peint sept tableaux ; un prêtre délivré du démon par saint Benoît ; la cuisine préservée du feu ; la folle qui court trouver le saint qui la guérit ; le Totilla à genoux ; saint Benoît rendu immobile sur un rocher, chasse le démon avec un signe de croix ; les femmes qui le veulent tenter dans un jardin ; l’incendie du mont Cassin, où l’on voit des coups de lumière admirables. Dans le même couvent, dans la maison des hôtes, une belle cène, à fresque ; et dans le plafond, saint Pierre qui voit une nappe couverte d’animaux immondes. On voit dans l’Église de saint Dominique, dans la chapelle Lambertini, saint Dominique et saint François, peints à fresque ; une Charité, dans le plafond. Dans la chapelle Turrini, de la même Église, saint Hyacinthe à genoux devant la Vierge, qui tient son fils ; dans celle appelée Solimei, on voit saint Raimond sur les eaux ; et dans la chapelle Guidotti, une visitation et une flagellation ; à la Madona di frà Maggiore, une Vierge, avec saint François et saint Jérôme ; aux Chartreux, un saint Jean-Baptiste  qui prêche sur les bords du Jourdain, une flagellation, et un couronnement d’épines ; dans l’Église du collège Montalte, on voit saint Antoine Abbé, qui prêche ; au dôme, une annonciation ; et dans la sacristie, un Saint Pierre à genoux devant la Vierge, pleurant la mort de son fils ; à san-Bartolomeo di  porta, un saint Charles à genoux, avec une belle figure d’ange ; à san-Bartolomeo di Reno, l’adoration des Mages, et la circoncision (cette pièce est attribuée, mal à propos, à Annibal dan  une estampe qui porte son nom) ; à saint Paul, à la chapelle de la Vierge, la représentation du Paradis ; dans l'Église de saint François la conversion de saint Paul, et un saint Charles ; à saint George, une annonciation, fameux tableau ; à la Madona di Galiera, dans la sacristie, il y a une autre annonciation, en petit, et un saint François avec la Vierge ; à san Jacomo maggiore, un saint Roch ; dans l'Eglise dei mendicanti, un saint Matthieu appelé à l'apostolat ; à san-Martino maggiore des pères Carmes, un St Jérôme ; et dans le chapitre, St Pierre accompagné de St Dominique et de St François ; deux tableaux au Corpus Domini, l’un des Limbes, un des plus beaux de Louis ; l’autre l’assomption de la Vierge ; et saint Jean-Baptiste, la naissance du St au maître, autel ; à saint Léonard, deux tableaux, le martyre de sainte Ursule, et la Vierge dans la gloire, laquelle apparaît à sainte Catherine lors de son martyre ; dans l'Eglise de saint Grégoire, un saint George qui tue le dragon ; dans celle, de saint Pierre martyr, une transfiguration, au grand autel ; une ascension pour le maître-autel des religieuses de sainte Christine ; une assomption pour les chanoines réguliers de saint Sauveur ; à saint Paul, une gloire céleste et dans l'Eglise de sainte Croix, les épousailles de sainte Catherine, en présence de faim Benoît, et autres saints.
On voit au dôme de Plaisance, à la tribune ; les apôtres, qui portent, sur leurs épaules, la Vierge au tombeau ; il y a des figures de prophètes à côté, et dans le haut une gloire d’anges ; saint Martin qui coupe son manteau ; la naissance de la Vierge, et une annonciation, au-dessus de l’orgue.
A Cento, le miracle de la  Piscine, chez les Capucins.
A Reggio, dans la sacrifie de l’Église de saint Prosper, un Christ mort, avec les trois Maries.
A Imola, on voit sainte Ursule, dans l’Église des Jacobins.
Chez le Grand Duc, Notre-Seigneur avec St Pierre et saint Jean l'Evangéliste, sur les côtés d’une gloire ; quatre saints à genoux dans un paysage.
Dans la galerie du Duc de Modène, saint Matthieu, saint Jean et saint François avec la Vierge (Quelques amateurs attribuent ce tableau à Annibal Carrache.) ; une Madeleine, demi-figure ; Suzanne, grande comme nature ; saint Bernardin, qui montre la ville de Carpi aux ennemis ; une Galathée et une Flore, très belles figures, pour des dessus de porte, en ovale.
Dans celle du Duc de Parme, une adoration des Rois.
A Mantoue, le martyre de sainte Ursule, et des onze mille Vierges, dans l’Église de cette sainte ; à saint Maurice de la même ville, sainte Marguerite sur l’échafaud.
A Milan, dans l'Église de saint Antoine Abbé, une très belle crèche ; dans la galerie de l’Archevêché, une annonciation, très estimée.
A Düsseldorf, Jésus-Christ mort, entre les bras de saint François et de saint Antoine ; Jésus-Christ au tombeau ; un portrait d’homme.
On voit chez Le Roi (de France, Louis XV) une nativité du Sauveur, l'adoration des Rois, I'histoire d’Omphale, une annonciation, et une Vierge tenant l'enfant Jésus.
Au palais Royal, on trouve un Ecce-Homo ; un couronnement d’épines, plus grand que nature ; une descente de croix, sainte Catherine assise et dormant ; son mariage avec l'enfant Jésus, appelle le sposalice, d’après le Corrège.

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