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LA GUERRE

LE MIROIR du 16 août 1914, page 3


LE LEADER SOCIALISTE BELGE, M. VANDERVELDE

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LE LEADER SOCIALISTE BELGE, M. VANDERVELDE

De même que Jean Jaurès, le regretté chef du parti socialiste français, M. Vandervelde, en Belgique, a mis l'influence de son groupe au service du pays. Devant le péril qui menace le territoire, il n'est plus de partis, il n'y a que la nation, " une et indivisible ".

 


abbé Wetterlé

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L'ABBÉ WETTERLÉ, QUI A PU RENTRER EN FRANCE

L'abbé Wetterlé,qui a consacré toute sa vie à cultiver ardemment l'idée de Revanche en Alsace, a pu échapper aux barbaries allemandes, ainsi que le caricaturiste Zislin et plusieurs autres ardents patriotes. Après s'être réfugié en Suisse, il est arrivé à Paris.

 

 

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LA GUERRE

Mercredi 12 août. — Jusqu'ici, la guerre commence bien et tous les engagements nous sont favorables. Diplomatiquement, politiquement, militairement, nous n'avons qu'à nous louer des circonstances. L'Allemagne, à l'heure où elle entamait les opérations, a multiplié les fautes. Son intérêt était d'avoir l'Italie avec elle pour attaquer notre frontière des Alpes et nous immobiliser quelques centaines de milliers d'hommes. Il était aussi de ménager l'Angleterre. Elle avait si bien compris ce dernier point, que, brutalement, grossièrement, elle avait proposé au cabinet de Londres un marché : le Royaume Uni eût assisté impassible aux événements, à l'invasion de la France que rêvait le kaiser, et Guillaume II se fût borné à prendre nos colonies. « Vous me proposez la honte », a dit Edward Grey au prince Lichnowski. La diplomatie allemande a si bien manœuvré, que l'Italie est restée neutre, en attendant sans doute qu'elle fonce sur les provinces autrichiennes devenues vides de soldats, et qu'elle réalise le vœu national : la reconquête de Trente et de Trieste. Voilà 400.000 ou 500.000 hommes perdus pour l'Allemagne et qui opéreront à un moment donné contre son alliée l'Autriche. L'Angleterre, qui certes n'eût pas abandonné la France, mais dont les mouvements eussent pu être plus lents, a été avertie des prétentions allemandes par les déclarations naïves et brutales à la fois de l'ambassadeur allemand à Londres. Elle préparait son armée et sa flotte pour se trouver en ligne dès l'ouverture de la guerre... fort heureusement.
Dans l'ordre politique, l'Allemagne s'est lourdement trompée. Ses indicateurs de 1870 valaient mieux que ceux de 1914. Elle nous croyait divisés, irrémédiablement dé­chirés par les partis politiques, incapables d'entente. Or son agression a immédiatement réalisé l'accord. Une solidarité, une fraternité se sont accusées telles parmi nous, que, de mémoire d'homme, on n'en trouve­rait pas de comparables. Ceux qui niaient jusqu'à l'utilité des armées ont marqué un enthousiasme admirable pour la défense nationale. Des déserteurs qui s'étaient enfuis à l'étranger, parce que la discipline leur pesait, se sont littéralement précipités en France pour reprendre leur place de combat. Le chancelier de Bethmann Hollweg avait supposé qu'il réduirait notre pays à la faveur de ses disputes, comme Philippe de Macédoine avait, jadis, écrasé la Grèce. Il s'est heurté à un front continu de bons Français qui n'avaient plus d'autre pensée que de sauvegarder, avec l'intégrité du sol national, la civilisation et le droit.
Enfin, l'on s'était imaginé, bien à tort, que l'état-major allemand était impeccable. Il y a bien un de Moltke à sa tête, mais il n'est que le neveu de l'autre : il ne paraît pas avoir hérité de ses talents.
Il a commis la faute initiale d'attaquer la Belgique. Il avait pensé, sur la foi de n'importe quels éclaireurs diplomatiques, que les Belges ne résisteraient pas à l'armée allemande, qu'ils seraient trop heureux de coopérer à l'agression contre la France et de faciliter la marche des soldats germa­niques. Ce de Moltke était si bien persuadé de leur lâcheté et de leur félonie, qu'il avait essayé de négocier avec le cabinet de Bruxel­les. Il a été bien reçu; ses troupes ont été encore mieux reçues devant Liège. Il a trouvé la bravoure à la place de la lâcheté, la loyauté indéracinable à la place de la félonie.
L'attaque de la neutralité belge a d'abord porté à l'Allemagne un préjudice moral énorme. Tous les petits peuples sont en armes, prêts à briser l'assaut qu'elle pourra tenter de donner à l'un ou à l'autre. L'Angleterre a été entraînée à agir immédiate­ment, à la nouvelle de l'acte monstrueux des Allemands. Dans le monde entier, la réprobation a éclaté contre le procédé honteux de la Germanie barbare.
Mais il y a plus. Comme les Belges ont écrasé à Liège un corps d'armée allemand, comme 120.000 Allemands au total ont été arrêtés devant la ville, l'état-major français, l'état-major belge, l'état-major anglais ont eu le temps de prendre toutes leurs précautions. Il est grave de subir au début d'une campagne une défaite aussi caractérisée. Les conséquences de cette défaite se marquent déjà. Le kaiser comptait être le 11 à Paris. Or, nos troupes débordent la frontière, nos deux ailes sont en Belgique et en Alsace, notre concentration a pu s'achever, et les Russes sont entrés en Prusse.

 

 

 

Note de l'auteur du site
Cette reproduction des propos tenus dans cette revue
ne traduit que les avis et sentiments de cette époque de guerre.
Heureusement tout cela est à présent fort loin et nos peuples sont unis dans l'Europe, sans ressentiment ni revanche mutuelle.
Donc tout ceci est publié en tant que reflet historique et non pas en tant qu'opinions à suivre ou valider.

(je vis en France, avec de la famille en Belgique, en Allemagne, en Suisse et en Angleterre...)

 


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