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Quelques statues d'Angers


René d'Anjou, par Cordelier Delanoue, publié chez Mame en 1851



couverture de l'histoire de René d'Anjou    - scan  Norbert Pousseur     statue de René d'Anjou - © Norbert Pousseur      Page de garde de René D'anjou   - scan  Norbert Pousseur
RENÉ D'ANJOU

CHAPITRE I (suite 4)
LA RUE BARBETTE

Ce départ précipité eut lieu à l'insu de tous: à l'insu des princes, assemblés à l'hôtel Saint-Paul par ordre du roi ; à l'insu du roi dont la raison s'était déjà éclipsée, et qui se débattait de nouveau dans les dégradantes convulsions de la folie.
Mais ce qui échappait au roi et aux princes du sang, n'échappait point au duc de Bourgogne. Doué de cette perspicacité que donne la haine, Jean Sans-Peur devina plutôt qu'il n'apprit la fuite de son ennemi. Montant à cheval, il ne fit qu'une traite de Louvres à Paris, courut à l'hôtel Saint-Paul, dans l'espoir d'y trouver le dauphin, en repartit aussitôt à franc-étrier, et sur les indications qu'on lui donna, traversa Paris au grand trot, à la tête de ses gens, et s'élança sur la route de Ville-juif. Arrivé à Juvisy, en deçà de Corbeil, il y joignit le dauphin dont la litière cheminait sous la garde du duc de Bavière, oncle maternel du jeune prince, accompagné du marquis de Pont, fils du duc de Bar, du comte de Dammartin et du sire de Montaigu, grand maître de l'hôtel du roi. La reine et le duc d'Orléans avaient pris les devants, et se trouvaient en ce moment au château de Pouilly, près de Corbeil.
Jean Sans-Peur mit pied à terre, fit arrêter la litière, et, s'approchant respectueusement du prince, lui demanda s'il ne lui plairait pas de retourner à Paris, affirmant qu'il se trouverait là mieux qu'en aucun autre endroit du royaume de France. Le jeune duc d'Aquitaine allait répondre affirmativement, quand le duc Louis de Bavière le prévint en disant au duc de Bourgogne: «Sire duc, laissez aller mon neveu, monseigneur d'Aquitaine, auprès de la reine sa mère et de monseigneur d'Orléans son oncle. Il va les rejoindre du consentement et par ordre du roi. » A quoi le duc de Bourgogne répondit en faisant retourner la litière du côté de Paris, malgré les réclamations de ceux qui s'ameutaient à rencontre. Ainsi le dauphin changea de cortège, et revint à Paris escorté par les Bourguignons, tandis que son oncle et les autres poussaient jusqu'à Corbeil, où les attendaient la reine et le duc d'Orléans.
Cette circonstance mit le comble à l'inimitié des deux adversaires. Tandis que Jean Sans-Peur, de retour à Paris avec le dauphin et fort de l'adhésion des ducs de Berry et de Bourbon, des rois de Navarre et de Sicile, convoquait une grande assemblée de princes, de prélats, de clercs et de bourgeois notables pour aviser aux nécessités du moment; le duc d'Orléans, partagé entre la crainte et la colère, n'osait sortir de Melun, où il s'était réfugié avec la reine, et se promettait de tirer vengeance d'une injure qualifiée par lui d'attentat à la majesté royale.
Bientôt le défi se formula des deux parts en appel aux armes : le duc d'Orléans menaçant, le duc de Bourgogne se fortifiant. Paris fut fermé ; ses rues, le cours de son fleuve furent interceptés par des chaînes. Les renforts d'hommes d'armes affluèrent de tous côtés; ce que voyant, les magistrats et les sages bourgeois de la ville de Paris prirent l'alarme et s'adressèrent à Dieu dans leur anxiété, le suppliant d'épargner ces nouvelles souffrances au peuple. Le roi aussi, le pauvre roi malade s'unit de cœur à la prière de ses sujets et conjura le Ciel d'éloigner le nouveau fléau qui menaçait sa capitale.
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