Chagrin :. C’est une étoffe de soie très légère, dont les façons élevées sur la superficie de l’étoffe, imitent assez bien le grain de cette espèce de peau dont on parlée dans l'article ci-dessous. Il s’en fait de toutes sortes de couleurs, particulièrement de noirs, qui presque tous ne servent qu'aux doublures des habits d'été. C'est une espèce de taffetas moucheté.
(in Dictionnaire universel de commerce de Jacques Savary des Bruslons édition 1748)
Chagrin ou Chagrain. Espèce de peau, ou cuir très-dur, couvert et parsemé de petits grains ronds, qui apparemment sont cause qu’on lui a donné le nom de Chagrin.
Les Auteurs ne conviennent pas de la peau de quel animal se fait le Chagrin ; les uns assurant
que ce n’est que de peaux de cheval, d’âne, ou de mulet, préparées d’une certaine maniéré ; et les autres, sur la foi de quelques relations, voulant que cette sorte de cuir vienne d’un animal qui s’appelle lui-même Chagrin, qui est de la grandeur du mulet, propre comme lui à porter de pesants fardeaux, et dont les Polonais et les Turcs, qui en nourrirent quantité, se servent à cet usage.
S’il y a diversité de sentiments sur la nature de la peau de Chagrin, il n’y en a point sur la préparation.
Quand l’animal est mort et écorché, on ne réserve que la partie de la peau qui couvrait la croupe. Après l'avoir étendue à l’air encore toute fraîche, on y sème, et on y écrase de la semence de moutarde ; on la laisse ainsi exposée quelques jours aux injures du temps et ensuite on la tanne.
Les peaux de Chagrin viennent aux Marchands de Paris de bien de différents endroits ; entre autres, de Tauris, de Constantinople, d’Alger, de Tripoli, de Pologne, etc. Celles de Constantinople sont les plus estimées ; le Chagrin gris qu’on en apporte, est le meilleur de tous ; le blanc, ou salé, est moindre.
Cette peau, qui est excessivement dure quand elle sèche, devient extrêmement molle, quand elle a quelque temps trempé dans l’eau ; ce qui en facilite l’usage à différents ouvriers qui l’emploient, entre autres aux Guaîniers, et aux Relieurs de livres, qui en font le plus de consommation.
Le Chagrin prend telle couleur que l’on veut, noir, jaune, vert, rouge ; le rouge est le plus beau, et le plus cher, à cause du vermillon et carmin qui servent à le rougir.
Il faut choisir les peaux de Chagrin vraies Constantinople ; à leur défaut, celles de Tauris, d’Alger, et de Tripoli ; mais rejeter absolument celle de Pologne, qui sont trop sèches, et prennent mal la teinture. Les peaux doivent être grandes, belles, égales, de petit grain rond bien formé, et sans miroirs, c’est à dire, sans places unies et luisantes : ce n’est pas que celles de gros grain, ou inégales, ne soient aussi bonnes, mais elles ne font pas de vente.
On contrefait le Chagrin avec du maroquin passé en Chagrin ; mais le maroquin s'écorche, ce que ne fait pas le Chagrin, et c’est à quoi on peut les distinguer.
Les peaux de Chagrin paient en France les droits d'entrée sur le pied de 25 sols la douzaine.
(in Dictionnaire universel de commerce de Jacques Savary des Bruslons édition 1748)
(Dic. Furetière, 1690) : .../... On dit qu’il y a aussi un poisson nommé Chagrain qui a le cuir fort dur, dont on a fait le premier et le vrai chagrain. Borel dit que c’est un chat marin : de sorte qu’il semble que ce soit grain de chat.
Terme décrivant les tissus utilisés pour les habillements et équipements.
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
