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Les Chansons de Beaumarchais

Titre du 7ème volume des oeuvres complètes de Beaumarchais - Reproduction © Norbert Pousseur


 

LA FEMME DU GRAND MONDE.

Sur l'air : Tôt, tôt, tôt, battez chaud.

 

l'Innocence,

La jeune Elmire, à quatorze ans,
Livrée à des goûts innocents,
Voit, sans en deviner l'usage,
Eclore ses attraits naissants :
Mais l'Amour, effleurant ses sens,
Lui dérobe un premier hommage :
              Un soupir
              Vient d'ouvrir
              Au plaisir
              Le passage :
Un songe a percé le nuage.

l'Amour,

Lindor, épris de sa beauté,
Se déclare ; il est écouté :
D'un songe, d'une vive image,
Lindor est la réalité ;
Le sein d'Elmire est agité,
Le trouble est peint sur son visage.
              Quel moment,
              Si l'amant,
              Plus ardent
              Ou moins sage,
Osait hasarder davantage !

le Mariage.

Mais quel transport vient la saisir
Cet objet d'un secret désir,
Qu'avec rougeur elle envisage,
C'est l'époux qu'elle doit choisir.
On les unit : Dieux ! quel plaisir !
Elmire en donne plus d'un gage.
             Les ardeurs,
             Les langueurs,
             Les fureurs,
             Tout présage
Qu'on veut un époux sans partage.

l'Infidélité.

Dans le monde un essaim flatteur
Vivement assiège son cœur :
Lindor est devenu volage,
Lindor méconnaît son bonheur :
Elmire a fait choix d'un vengeur ;
Il la prévient et l'encourage ;
             Vengez-vous ;
             Il est doux,
             Quand l'époux
             Se dégage,
Qu'un amant répare l'outrage.    

La Galanterie.

Voila l'outrage réparé ;
Son cœur n'est que plus altéré :
Des plaisirs le fréquent usage
Rend son désir immodéré ;
Son regard fixe et déclaré
A tout amant tient ce langage
             Dès ce soir,
             Si l'espoir
             De m'avoir
             Vous engage,
Venez, je reçois votre hommage.

le désordre.

Elle épuise tous les excès ;
Mais, au milieu de ses succès,
L'époux meurt, et, pour héritage
Laisse des dettes, des procès.
Un vieux traitant demande accès :
L'or accompagne son message.
             Ce coup d'œil
             Est l'écueil
             Où l'orgueil
             Fait naufrage.
Un écrin consomme l'ouvrage.

Les Regrets.

Dans ce fatal abus du temps,
Elle a consumé son printemps ;
La coquette d'un certain âge
N'a point d'amis, n'a plus d'amants
En vain de quelques jeunes gens
Elle ébauche l'apprentissage ;
             Tout est dit,
             L'Amour fuit ;
             On en rit :
             Quel dommage !
Elmire, il fallait être sage.

 

Remarque : La présente présentation graphique des couplets est reprise de l'original de 1809


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