Antoine Fouquier-Tinville
1746 - 1795

Texte et gravure extarite de la 'Galerie historique de la Révolution française'

FOUQUIER-TINVILLE, né à Hérouel (Picardie) en 1747. Placé au tribunal révolutionnaire comme accusateur public, un des premiers actes d’accusation qu’il rédigea fut celui de Marie-Antoinette, il recueillit les bruits répandus dans le peuple, et allégua un grand nombre de griefs contre la reine. Cet agent de la Terreur, chargé d’arrêter les ultra-révolutionnaires Hébert, Vincent, Ronsin et autres, les conduisit au Luxembourg et contribua à leur perte en les accablant d’infâmes mensonges. La loi du 22 prairial qui exécutait aussitôt le jugement prononcé, satisfaisait l’ardeur sanguinaire de Fouquier-Tinville et il disait : « Ça va bien, les têtes tombent comme des ardoises ; il faut que ça aille encore mieux la décade prochaine ; il m’en faut quatre cent cinquante au moins. »
Poussant sa cruauté encore plus loin, il fit élever dans la salle du tribunal, un amphithéâtre pouvant contenir cent à cent cinquante accusés à la fois. Il appelait cela, ses petits gradins. Puis, il avait fait dresser l’échafaud dans la salle même. Cependant les parisiens effrayés d’une telle extravagance demandèrent le supplice de Fouquier-Tinville. Au mois d’août 1794 il fut mis en état d’accusation ; en novembre on procéda à son jugement et le 7 mai 1795 il monta sur l’échafaud où il avait lui-même envoyé une quantité innombrable de victimes, sans épargner même Danton et Robespierre ses anciens protecteurs.