Cendrillon, 
                  Journal encyclopédique de tous les travaux de femmes -  juin 1851
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                La mode n’a rien changé à son  aspect général, mais elle a produit une nouveauté coquette et qui fait en ce  moment l’occupation de toutes les dames.
                  Il s’agit de gilets véritables  pour la toilette des dames. Ces gilets sont de deux espèces.
                La première : le gilet corsage, c’est-à-dire un corsage ajusté en forme (le gilet d'homme, mais avec  manches et petites-basques ; ils se font pour la
                  campagne en piqué blanc, en bazin, en nankin ou en  coutil.
                La deuxième : le gilet de dessous, c'est-à-dire un gilet sans  manches, ajusté devant, ajusté au dos et se portant sous une petite veste, ou  corsage ouvert, formant basquine derrière. Ceux-ci sont en moire, en taffetas  ou en piqué ; ils se garnissent pour ornements de petits galons ou de  broderies.
                 Nous ne pouvons mieux compléter cet article qu’en donnant  une description détaillée des costumes de notre gravure.
                  Toilette de  promenade. —  Chapeau-capote en tulle, en blonde et en taffetas, de la maison Plé-Horain, rue Basse-du-Rempart.
                  Le bord  de la passe a un rouleau de taffetas ; dessus et dessous il y a, sur une  largeur transparente en tulle de 5 à 6 centimètres, deux volants en blonde à  écailles.
                  Tout le dessus de la passe et de la calotte est composé  d’une sorte de carapace en taffetas replié à plat par plis couchés ; cette partie  en taffetas a la forme triangulaire d’une longue fanchon dont la pointe  allongée des rend sur la calotte jusqu’à la naissance du bavolet.
                  D’un côté, il y a deux grosses roses moussues avec leurs  boutons et branchages. Une blonde de 3 à 4 centimètres est cousue, froncée tout  au bord de la partie de taffetas.
                  Cette blonde recouvre les roses et se continue en badinant tout le long du liséré. De  l’autre côté de la passe il n’y a pas de fleurs, et dans l’espace qu’elles  occuperaient il y a un bouillonné de tulle et trois volants de blonde.
                  Le bavolet est en tulle bouillonné avec trois blondes sans  volants.
                  Robe en taffetas armure.
                  Corsage montant, ouvert devant, ayant au bord, en forme de  revers, deux garnitures découpées et gaufrées sans presque d’ampleur. Celle de  dessus vient se perdre avec celle de dessous à peu près aux deux tiers du  devant. Le corsage est à pointe arrondie devant, et la garniture descend  jusqu’en bas.
                  Manche presque juste jusqu’aux deux tiers du bras, et  terminée par un volant ayant lui-même deux petits volants découpés et gaufrés  au bas.
                  Jupe à trois volants ; le premier est à 15 centimètres de  la taille, il a 25 centimètres de haut ; le deuxième en a 30 et le dernier 35.
                  Chacun de ces volants, déjà peu froncé, est garni au bas de  deux petits volants gaufrés de 5 et 7 centimètres ; ils sont soutenus en les montant, et forment de  l’ampleur sur les grands.
                  Le fichu se compose de deux  Valenciennes au col et de bouillons en mousseline ; la manche de dessous,  terminée par une petite Valenciennes, se compose de bouillonnés en mousseline  diminuant vers le bas.
                 Jeune personne. — Les cheveux en bandeaux forment un bouffant dans le bas  qui écarte bien ; les pointes viennent se réunir sous le nœud, les cheveux de  derrière forment une torsade avec un ruban de velours noir dont les deux bouts  retombent en arrière.
                  La robe est en taffetas écossais,  la jupe très ample.
                  Canezou, en mousseline brodée,  garni de bandes brodées et festonnées ; il est ouvert, carré devant, avec cinq  bandes pour garnitures. La guimpe est en tulle plissée, avec petite dentelle au  bord.
                
                Petit garçon. — Costume des ateliers de mademoiselle Beauchamp. Petite toque Charles IX, en  velours noir, ayant d’un coté une plume noire bien enroulée et sortant d’un  chou de ruban de satin noir.
                  Pardessus en velours noir, sans couture à la taille. Creusé  dans les coutures du côté et du dos (comme à un paletot de femme), ajusté à la  poitrine et fermé par de petits boutons de jais ; manches demi-courtes, ayant  aussi des boutons.
                  Tunique de dessous en popeline écossaise noire et rouge.  Cette tunique est très foncée, comme la cotte d’un Écossais.
                  Bas écossais en biais ; petites guêtres noires avec boutons  de jais.
                  Col monté sur poignet ; garniture des manches de dessous et du pantalon  en broderie anglaise.