Cendrillon, 
                  Journal encyclopédique de tous les travaux de femmes -  septembre 1851
                .../...
                
                Devançant de quelques jours la saison d’hiver, nous pouvons  déjà donner des renseignements positifs sur les changements de la mode.
                  Commençons par les chapeaux : les passes se font bien  arrondies, longues des joues ; elles avancent un peu du haut, encadrent bien le  menton, tout en s’évasant des côtés.
                  Le satin et le velours sont les étoffes les plus usitées.
                  On fait les calottes moins tombantes.
                  Les passes sont encore très souvent en blonde, quand la  tête et la calotte sont en velours ou en satin.
                  On fait un grand usage des bouillonnés et des volants.
                  Nous avons vu des capotes de satin brodées, ou, pour mieux  dire, chamarrées de tresses de paille jaune et noire, faisant ornement avec des  médaillons en velours de diverses dimensions. C’est un travail fort simple que  peut très bien exécuter une jeune personne. Il s’agit de tracer sur la calotte,  sur le bavolet, et aussi sur le bandeau de calotte ou tour de tête, un  petit dessin comme pour la soutache ; d’avoir des découpures en velours, soit  losanges, soit rondes, soit encore ovales, et d’en faire les motifs principaux  d’un dessin. Il est bien entendu que les calottes ne doivent pas être tendues ;  on les chiffonne comme à un fond mou.
                  Une jeune fille peut aussi exécuter des fleurs au crochet  et en garnir une petite capote de velours ( 1 ) ; si ces fleurs sont habilement  faites, ce sera un fort joli ornement.
                Les corsages des robes se font  tous de manière à pouvoir se changer ; ils sont indépendants de la jupe. Tous  sont à basquines.
                 Les gilets font fureur, et avec  eux les petites vestes ajustées.
                  On fait des gilets très simples ;  on en fait de brodés sur moire. Pour jeunes filles, on fait les vestes en  popeline unie ou en taffetas, bordées à plat d’un large velours noir, et pour  elles aussi, on remplace le gilet ajusté par un corsage en mousseline, avec  garnitures brodées.
                 Les manteaux n’ont pas de mode, tant ils sont variés ; on  en voit de très longs, de très amples, de très courts et presque ajustés.
                 Pour jeunes personnes, les draps  chinés sont ce qu’il y a de mieux ; on les garnit d’un capuchon. Le genre Talma est celui qui convient le mieux.
                 Delisle, dont la maison commande des  modes nouvelles, vient d’inventer pour les jeunes personnes un manteau rond  avec, un capuchon tout nouveau, qui, pour la ville, forme une belle pèlerine,  et qui, pour sortir d’une réunion, alors qu’on est coiffée en cheveux, forme un  capuchon nouveau, commode et gracieux. Ce manteau se fait en drap chiné, garni  de petits velours.
                 On a aussi mis  en vente une grande nouveauté : ce sont des mitaines à pagodes, en filet de soie noire. Ces  mitaines conviennent bien mieux que les gants courts avec les manches que l'on  porte aujourd’hui. Ces mitaines, toutes nouvelles encore, se trouvent dans les  bonnes maisons de nouveautés.