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Page de garde de l'Abrégé de la vie des plus fameux peintres - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Raphael d'Urbin
peintre romain

né en 1483 et mort en 1520

Raphaël, peintre italien - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

 

 

Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle.

Note générale : On appelle vigne en Italie, une maison de plaisance aux environs d’une ville,
et on appelle Dôme, la principale église d’une ville.

L'ART de la Peinture commença à sortir des ténèbres de l’ignorance en 1240, lorsque Cimabue instruit par les peintres Grecs mandés par le Sénat de Florence, se distingua dans la peinture à fresque et à détrempe. Le Giotto fut son disciple, et en forma d’autres : enfin, Antoine de Messine, en 1430, fut le premier Italien qui peignit à l’huile ; et André Verrocchio, en 1460, se rendit célèbre par un dessin plus correct et par le gracieux de ses têtes. Ce dernier fut Maître de Léonard de Vinci, de Pierre Pérugin, qui le devint à son tour de Raphaël Sanzio.

Ce grand maître, cher des peintres Romains, naquit dans la ville d’Urbin en 1482, le jour du Vendredi Saint. Son père, Jean de Santi, reconnaissant heureusement sa médiocrité dans l’art de la peinture, mit son fils dans l’école de Pierre Pérugin, dont la réputation était fort au-dessus de la sienne. Le disciple ne tarda guère à se surpasser. Souvent un élève qui a du génie, piqué du peu d’émulation de son maître, apprend à devenir plus habile. Raphaël le quitta pour aller étudier à Sienne et à Pérouse ; il y peignit plusieurs tableaux, qui passèrent pour être de Pérugin, dont la plus grande gloire a été d’avoir enseigné Raphaël.

Sur le bruit que faisaient alors les cartons de Léonard de Vinci et de Michel-Ange, destinés pour le Palais de Florence, Raphaël quitta la bibliothèque de Sienne, où le Pinturicchio l'avait employé, et se rendit à Florence. Les ouvrages de Fra-Barthelemy de Saint Marc, de Léonard de Vinci et de Michel-Ange, furent si puissants, qu’il reforma toute la manière de peindre qu’il tenait du Pérugin.
La mort des parents de Raphaël le fit retourner à Urbin, pour mettre ordre à ses affaires. Le Duc d’Urbin et  les patrons des églises de cette ville, profitèrent de son séjour, et  acquirent plusieurs tableaux de sa main, il revint ensuite à Pérouse, et de là à Florence, où il continua ses études. L’amitié qu’il lia avec Fra-Barthelemy de Saint Marc, fut avantageuse à l’un et  à l’autre ; Raphaël y trouva les règles certaines du coloris ; Fra-Barthelemy celles de la perspective. Comme Raphaël avait commencé les cartons de la chapelle Bagloni, à St. François de Pérouse, il alla les finir. Il y représenta un Christ que l’on met au tombeau : les ouvrages de Léonard de Vinci l’attirèrent de nouveau à Florence ; il y fit un tableau d’autel pour l’église du Saint Esprit, et un autre pour Sienne, qu’il laissa imparfait.
Enfin, la ville de Rome termina ses courses ; et Bramante, fameux architecte et son parent, le présenta au Pape Jules II. Ce Pontife, peu content des peintres qui travaillaient au Vatican, mit en Raphaël toute sa confiance : celui-ci qui ne demandait que de la gloire, redoubla tous ses efforts pour mériter une préférence dont il sentait tout le prix.

Les termes ordinaires manquent d’énergie, pour faire l’éloge des peintres du mérite de Raphaël ; un auteur doit donc élever son esprit jusqu’au sublime de ces grands hommes, pénétrer leurs pensées, entrer, pour ainsi dire, dans leur enthousiasme.
Le premier ouvrage que fit Raphaël dans le Vatican, suffisait pour l’immortaliser ; c’était la dispute sur le St. Sacrement, ou, pour mieux dire, l’assemblée des Docteurs de l’Église pour établir la vérité de l’Eucharistie. Cette composition étonne autant qu’elle enchante ; l’or qu’il a employé en plusieurs endroits, fait connaître qu’il sortait de chez son maître Pérugin, et que c'était un de ses premiers ouvrages. L'idée de l’école d’Athènes, où tous les grands hommes disputent sur les sciences humaines, vint ensuite et lui fit tant d’honneur, que le Pape fit détruire les peintures commencées par d'habiles maîtres, pour donner un nouveau champ aux grandes pensées de Raphaël. Enfin, le mont Parnasse, le portrait de Jules II et quelques tableaux de chevalet (tableaux de médiocre : grandeur,  peints sur le chevalet,  dont ils ont pris le nom), augmentèrent considérablement la haute idée qu’on avait conçue de ce grand peintre.
Raphaël, quoique gracieux et excellent dessinateur, n’avait point encore acquis cette grandeur et cette majesté qu’il donna depuis à ses figures.

La chapelle que peignait Michel-Ange, et que Bramante, malgré les précautions que prenait ce peintre, trouva moyen de faire voir à Raphaël, fit en lui un grand changement, On prétend qu’il y puisa cette fierté et cette élévation, qui font le principal caractère de Michel-Ange. Ce peintre s'aperçut de ce changement à son retour à Rome, et se douta de l’infidélité de Bramante ; mais ce sentiment est peu sûr ; et Raphaël ne dut un progrès si rapide, quoique le Condivi le rapporte autrement, qu’à l’excellence de son génie : cela est si vrai, que les peintures de la chapelle de Michel-Ange, exposées depuis ce temps-là aux yeux de tous les peintres de l’univers, n’ont jamais pu former un second Raphaël.

On exécuta ensuite, sur ses dessins, dans le palais Chigi, l’histoire de Psyché, dont on trouvera le détail à la fin de cet éloge ;  une chapelle pour le même Chigi, dans l’église de la Paix, une autre dans l’église de la Madona del Popolo.
Après la mort de Jules II, Léon X, de la maison de Médicis, grand protecteur des arts, fit continuer les peintures du Vatican, et dédommagea Raphaël de la perte qu’il avait faite de son prédécesseur : rien n’est si admirable que le portrait qu’il fit de ce Pontife.

Jaloux de sa gloire, Raphaël finissait entièrement ses ouvrages, et n’épargnait rien pour leur acquérir l’immortalité. Les figures, les grotesques, les bas-reliefs antiques, tout lui était tributaire. Sa réputation s’étendit par toute l’Europe ; et plusieurs Souverains exercèrent son pinceau : quelques-uns même le recherchèrent avec empressement, principalement Henri VIII, Roi d’Angleterre, fit tout ce qu’il put pour l’attirer dans son pays. Le fameux Albert-Durer, qui lui envoya son portrait et ses estampes, reçut pour réponse de Raphaël, des dessins de sa main. Ces estampes lui donnèrent envie de faire graver, par un de ses élèves (Marc-Antoine Raimondi, le meilleur graveur de Raphaël), quelques-unes de ses productions, dont il faisait lui-même le trait pour les rendre plus correctes. Il commença par la Cène, le massacre des Innocents, le Neptune et la Sainte Cécile (La Sainte Cécile fut envoyée à Bologne à François Francio son ami, qui, surpris de la voir si parfaite, en eut tant de chagrin, dit-on, qu’il en mourut en 1518), qu’il envoya ensuite à Albert-Durer : on disait de ces deux grands maîtres, che Alberto Durero misurava le sue figure col compasso, Rafaello con le grazie.
Raphaël, après la mort de Bramante, fut chargé de tous les ouvrages du Vatican, dont il donna les dessins (les plafonds, les ornements peints sur les murs et sur les croisées, sont relatifs aux morceaux d’histoire qui sont vis-à-vis). Il les conduisait et les retouchait entièrement ; il ne fallait pas une moindre fécondité que la sienne, pour fournir à de si grands projets. Après avoir fini les deux chambres de la Signature, il travailla à celle que l'on appelle di Torre Borgia, où est peint l’incendie du bourg Saint-Pierre sous Léon IV ; il y respecta le plafond, peint par son maître, Pietre Pérugin.
L’escalier, les chambres du Vatican furent embellis de grotesques, d’arabesques et de différents animaux peints par Jean dà Udine. Les loges  commencées par Bramante, furent achevées sur le nouveau dessin de Raphaël. Les histoires, les compartiments et les grotesques furent peints par ses meilleurs disciples, qu’il aimait beaucoup et qui ont infiniment contribué à sa grande réputation.

Un génie aussi élevé ne s’était point borné à la seule peinture ; tous les arts étaient de son domaine ; et il savait en agrandir la carrière. Les deux figures d’Elie et de Jonas, modelées de sa main, furent exécutées en marbre par Lorenzetto sculpteur Florentin, ainsi que le bas-relief en bronze, qui sert de table d’autel dans l’église de la Madona del Popolo. L’architecture l’occupa dans la suite ; et il fit bâtir sur ses propres dessins, plusieurs maisons, entr’autres, la vigne du Pape, le palais Pandolfi à Florence, le jardin du Pape, les appartements de la vigne Chigi. Comme il était devenu riche, il se bâtit aussi un palais in Borgo nuovo ; et il eut dans la suite la direction de la nouvelle église de St. Pierre. Les grands peintres savent tout ; Raphaël, Michel-Ange, Jules Romain, Pierre de Cortone ont été des Architectes très distingués.
Léon X le fit un de ses Camériers, et lui commanda de travailler à la salle de Constantin, dont Raphaël donna tous les dessins : les cartons pour les tapisseries qu’on devait exécuter en Flandre, sortirent ensuite de ses mains.

Avec un esprit excellent, Raphaël étudiait sans cesse et travaillait à se perfectionner. S’il peignait une Divinité, il tâchait de transmettre dans sa tête, une partie du feu céleste qui devait ranimer ; une tête de guerrier montrait une ardeur invincible ; les grâces se rassemblaient dans une tête de Vénus ou de Roxane ; au contraire, dans celle d’une Vierge, la beauté simple se joignait au recueillement le plus parfait. Ses têtes de consuls, de tyrans sont terribles ; mais ses martyrs inspirent la sainteté même. Voilà ce qu’on appelle l’élévation du génie de la peinture et la poétique de l’art. Raphaël n’a jamais placé une figure dans ses compositions, qu’elle ne fût  fondée sur l’histoire ou sur la fable. Ses pensées, fécondées par l’Arioste et par plusieurs beaux esprits, tels que le Comte Castiglione, qui était son ami particulier, et le Cardinal Bembo, devinrent dans la suite très élevées. Qu’y a-t-il de plus grand, par exemple, que d’exposer aux yeux d’Attila les deux figures de St. Pierre et de St. Paul, l’épée nue et combattant en l’air ; idée aussi sublime que celle d’Homère, qui intéressait les Dieux à l’histoire de ses héros. Pour répondre au grand goût de dessin de Michel-Ange, une manière nouvelle plus gracieuse et qui plaisait davantage, lui fut suggérée, accompagnée de tous les ornements et des convenances de la peinture ; il la forma, cette manière, sur les belles figures Grecques et sur les bas-reliefs antiques, qu’il dessinait avec beaucoup d’application : son esprit y apercevait cette perfection, qui en fait le caractère, et qui devint celui de ses tableaux ; la belle nature  était consultée et reformée sur les proportions des anciens statuaires. Ses études d’un crayon bien manié, font connaître évidemment qu’il corrigeait la nature sur l'antique, et qu’il dessinait ses figures nues avant que de les couvrir de draperies, qu’il variait jusqu'à ce qu’elles convinrent à son sujet.
Une étude particulière de l’anatomie, jusqu’à dessiner des figures écorchées, donna à Raphaël cette correction qui se fait tant admirer. S’il profita de ses études d’après l’antique, et de tout ce qu’il faisait dessiner dans les pays étrangers, il sut adroitement les employer dans ses ouvrages. Pourquoi les peintres qui ont suivi Raphaël, n’ont-ils point fait usage de toutes ces ressources ? ils les ont eues devant les yeux comme lui.

Pour peu qu’on veuille réfléchir sur ce grand maître, on verra qu’il traitait également l’histoire sainte et la profane, l’allégorie et la fable. Son grand style se prêtait à tous ces différents objets. Il sut allier la noblesse, l’élégance et la correction de l’antique au vrai de la nature : riche dans ses inventions, dans ses ordonnances, il y joignit la noblesse des attitudes, des expressions fines et piquantes, des draperies admirables, des contours très coulants ;  ses airs de tête pleins de grâce et de majesté, rappelaient le sentiment : quelle solidité de jugement dans le choix de ses sujets ! quelle finesse de pensée ! quelle grandeur d’idée dans la manière de les représenter sur la toile ! enfin toutes ces perfections réunies le rendent, sans contredit et sans avoir rien emprunté de Michel-Ange, le plus grand peintre que nous ayons eu jusqu’à présent.
Il est à présumer par ses derniers ouvrages, que partisan moins zélé des figures antiques, il se serait plus attaché dans la suite à suivre le vrai de la nature, et qu'il aurait changé son goût de couleur. Tout différent de lui-même dans certains tableaux, il  s’est élevé infiniment dans son dernier temps. En faut-il une plus forte preuve, que le tableau de la transfiguration qui est à Rome, et que l’on regarde comme son chef-d’œuvre ? Muni des grâces et des proportions des belles figures antiques, il n'avait plus qu’un pas à faire, pour acquérir un coloris aussi parfait que celui du Titien, et un pinceau aussi moelleux que celui du Corrège.
Pour juger de la finesse de son esprit, il ne faut qu’examiner avec quelle adresse il a évité le raccourci des figures, qu'il savait ne pas entendre parfaitement. Lorsqu’il a eu à peindre des plafonds, il a eu l'art de représenter les sujets qu’il avait à traiter, comme s’ils étaient peints sur des tapisseries attachées au mur. C'est ainsi que sont exécutés les deux morceaux de Psyché, qui sont dans le plafond de la loge du petit Farnèse, et c'est ainsi qu’il en a encore usé à l’égard des quatre ronds et des quatre petits sujets du plafond de la première chambre de la Signature au Vatican.

Le jugement que porta de Raphaël Annibal Carrache en revenant de Rome, confirme tout ce qu’on vient de dire. Après avoir examiné, dit-il à ses disciples, tous les maîtres d’Italie, Raphaël m'a paru être celui qui a le moins manqué dans ses ouvrages, et qui a les plus petits  défauts.
Raphaël était beau, bien fait et d’un caractère doux, poli et modeste : il aimait naturellement à donner des avis aux peintres et à les aider de ses dessins. Sa conversation aimable et ingénieuse le faisait chérir et rechercher de tout le monde, On assure qu’il refusa l'alliance d’un cardinal, s'étant flatté de le devenir lui-même (le Cardinal Bibiena lui offrit sa nièce en mariage).
Sa passion trop violente pour les femmes abrégea considérablement ses jours. Augustin Chigi favorisait encore cette passion, en lui permettant de faire venir sa maîtresse jusque  dans son palais, afin de l’engager à en finir les dessins. Les médecins, auxquels il ne voulut pas déclarer son dernier excès, l’épuisèrent par trop de saignées, et il mourut, en 1520, à l’âge de 37 ans, le jour du Vendredi-saint, qui était celui de sa naissance : une plus longue carrière était due à de si grands talents. Son tombeau se voit à Rome dans l’église de la Rotonde, à côté de celui des Carraches ; et son épitaphe a été faite par le cardinal Bembo. Son corps fut exposé dans la même salle où il peignait, avec son dernier tableau de la transfiguration-

Il semble que le temps de Raphaël rappelle les qualités que doit avoir un fameux peintre. Cet art  est toujours descendu depuis ce grand maître, qui l’avait porté à son plus haut point, quoique sa vie de peu de durée, ne lui ait pas donné le temps de se perfectionner dans la partie du coloris.
Une muse Française a hasardé ces vers à sa louange.

Des Artistes fameux que nous vante l'histoire,
Tu sus par ton génie et tes talents heureux,
Réunir les beautés et surpasser la gloire.
Sublime, délicat, terrible, gracieux,
Toujours plein de noblesse et vrai dans tes images,
Tu fis revivre en tes ouvrages Tes héros, les tyrans, les belles et les Dieux.
Ta haute renommée a confondu l'envie ;
Chéri des souverains, comblé de leurs bienfaits,
Au milieu de son cours, tu vis trancher ta vie ;
Mais tu laissas ton âme, ainsi que ton génie,
Dans tes brillants tableaux qui vivront à jamais.

Ses disciples ont été Jules Romain, Jean-François Penni, dit il  Fattore, Polidor de Caravage, Maturin, Perin del Vaga, Pélégrin de Modène, Jean dà U dîne, Raphaël dal Colle, Benvenuto di Garofalo, Timothée delle Vitte, Barthelemi Ramenghi da Bagnacavallo, Vincent da san-Giminiano, et autres. Jules Romain et Jean-François Penni furent ses héritiers.

Les dessins de Raphaël sont moins rares que ses tableaux : il les donnait libéralement à ses élèves. On sait qu’il dessinait presque toujours pour leur fournir de l’occupation. Quoique plusieurs personnes se soient efforcées de le contrefaire, son maniement de crayon, la hardiesse de sa main, ses grâces, découvriront toujours leur originalité ; il se servait ordinairement de crayon rouge ; il croisait ses hachures très proprement, et les contours coulants et repentis de ses figures, sont seuls capables de les faire connaître. Raphaël a aussi dessiné au bistre, à l'encre de la Chine, rehaussée de blanc ; mais il employait ordinairement la plume avec beaucoup de légèreté, conduisant les hachures de droit à gauche. Comme ce maître n’a point été maniéré, il est plus difficile de connaître ses dessins que ceux d’un autre. On conviendra qu'il faut avoir beaucoup de discernement, pour ne s’y point méprendre. La belle pensée qui règne même dans les copies, est seule capable de tromper bien des amateurs.

Les principaux ouvrages de Raphaël à Rome, sont les seize morceaux peints à fresque, dans les grandes chambres du Vatican (ces quatre chambres se suivent, la première s’appelle la salle de Constantin, les suivantes sont les deux chambres de la Signature, et la quatrième se nomme di Torre Borgia.), dont il y en a sept de sa propre main ; - St. Léon qui parle à Attila, - la prison de St. Pierre, - le miracle arrivé pendant la messe à Bolsène, - la fameuse dispute du Saint Sacrement, - l’école d’Athènes, - le mont Parnasse, et - Grégoire IX qui donne les décrétales. Les cinq autres ont été peints sous sa conduite par différents disciples, retouchés de lui. En voici les sujets : - l’histoire d’Héliodore, - l'incendie du bourg Saint-Pierre sous Léon IV, - les Sarrasins chassés du port d’Ostie, - la justification de Léon III devant Charlemagne, et - le couronnement de ce même Empereur.
Les quatre derniers morceaux qu’on voit dans la salle de Constantin, ont été peints après sa mort, sur ses dessins, par Jules Romain, le Fattore et Raphaël dal Colle ; ils représentent - la bataille de Constantin, - la vision de ce prince, - son baptême et - le don qu'il fait au Pape de la ville de Rome. Dans le plafond de la première pièce de la chambre de la Signature, il a peint quatre ronds qui représentent - la Théologie,  - la Philosophie, - la Jurisprudence et - la Poésie, avec quatre autres petits morceaux d’histoire relatifs et placés de côté. Quatre sujets composent le plafond de la seconde pièce ; savoir, - l’apparition de Dieu à Abraham, - le sacrifice d’Isaac, - l’échelle de Jacob et - le buisson ardent. Ces sujets sont renfermés dans des compositions d’ornements qui sont plus anciennes, et que Raphaël a conservé par respect, ainsi que le plafond de la troisième pièce, qui est de la main de son maître Pérugin.
Les loges sont peintes par ses disciples, sur ses dessins ; celles du premier étage sont ornées de feuillages et d’oiseaux, peints par Jean dà Udine, et dans celles du second étage, on voit dans les plafonds divers sujets de l’histoire de l’ancien et du nouveau Testament ; il n’y a plus rien de Raphaël dans le troisième étage. Au palais Chigi ou petit Farnèse, Raphaël a fait peindre, sur ses dessins, deux grands sujets ; l’un - le banquet des Dieux pour les noces de Psyché, l’autre - leur assemblée pour la déifier. Il y a encore dix angles composés chacun de deux ou trois figures ; l'un représente - les trois Grâces, l’autre - les trois Déesses ; un autre - Jupiter et Ganymède, et dans les coins sont plusieurs amours voltigeants et portant les dépouilles de tous les Dieux que l’amour a fournis à son empire, et qu’il offre à sa nouvelle épouse. On voit encore dans une autre loge du même palais, - une belle Galatée peinte sur le mur, le tout de sa main. Dans l’église de la Paix à Rome, on voit - six Prophètes ou Sybilles avec cinq enfants et dans celle de la Madona del Popolo, - les sept Planètes sont exécutées en mosaïque, d’après ses dessins. Le fameux tableau de la transfiguration, qui est un chef-d’œuvre de raisonnement, est dans l’église de St. Pierre in Montorio ; à St. Augustin, il y a encore - le Prophète Isaïe, peint sur le mur d’un pilier, avec deux enfants. A Sainte Martine, où est l’Académie de peinture, on voit au maître-autel un - St. Luc faisant le portrait de la Vierge.           
A Naples, dans l’église de St. Dominique majeur, on voyait une - Vierge, avec St. Jérôme en habit de cardinal, et - l’Ange Gabriel conduisant Tobie ; mais on  l’a ôté et porté en Espagne.
A Palerme, au mont Olivet, le beau - Portement de croix en a été enlevé pour l’Espagne.
Aux Religieuses de St. Paul de Parme, - le saint en pied, et Sainte Catherine à genoux, en haut le Christ, la Madone, et Saint Jean.
La fameuse - Sainte Cécile se voit à Bologne, dans l’église de St. Jean in monte.
A Foligno, dans le Couvent delle Comtesse, une - Vierge tenant l’enfant Jésus, avec Saint François, Saint Jean et Saint Jérôme qui présentent un bienfaiteur.

En Espagne, dans le palais de Madrid, - la Vierge au poisson, petit tableau précieux ;  dans celui de Buen retiro, un - Portement de croix, avec la Vierge et plusieurs figures, et - une Sainte Famille ; dans  la sacristie de l’Escurial, une belle - Vierge avec son fils et Saint Jean ; - la visitation, une - Vierge tenant l’enfant Jésus, avec Saint Jérôme, - un ange et Tobie ; dans le Chapitre, une - Vierge avec l’enfant Jésus et Saint Jean.
Dans la galerie du Grand Duc à Florence, on voit le portrait de Léon X ; plusieurs Vierges ; Saint Jean dans le désert ; la Vierge avec son fils, quatre figures de saints en pied, deux anges dans le haut et sur le devant deux enfants nus ; dans la  Chapelle, Sainte Anne qui présente l’enfant Jésus à la Vierge.
À Plaisance, 0n voyait dans le couvent de Saint Sixte des Bénédictins, la Vierge en pied, tenant son fils, avec Saint Sixte à genoux et Sainte Barbe. Il est actuellement dans la galerie de Dresde.
À Milan, dans l’église de Sainte Marie près de Saint Celse, on voit dans la sacristie, la Vierge avec l’Enfant Jésus, Saint Joseph et Saint Jean-Baptiste sur un fond de paysage.
Dans le cabinet du Duc de Parme, la fameuse Madone della gatta, et le portrait de Paul III. Ils sont actuellement à Naples.
Dans celui du Duc de Modène, un beau portrait de femme (les plus beaux tableaux de cette galerie sont présentement à Dresde chez le Roi de Pologne. Électeur de Saxe).
Dans la galerie de l’Électeur Palatin à Düsseldorf, une Sainte Famille ; Saint Jean assis près d’une fontaine, se reposant sur une croix qu’il tient d une main, et de l’autre une écuelle de bois.
Les cartons que l'on voit dans une galerie du château d’Hamptoncourt en Angleterre, ont été peints à gouache, par Raphaël, pour des  dessins de tapisseries que le Pape Léon X avait envoyés à Bruxelles, pour être exécutés sous la conduite de Van-Orlay et de Michel Coxis, peintres Flamands, disciples de Raphaël. Il n’y en a plus que sept, les cinq autres ont été gâtés par l’humidité ; ils représentent des sujets tirés des actes des apôtres, tels que Saint Paul prêchant dans l’Aréopage, Saint Pierre et Saint Jean guérissant un boiteux à la porte du temple, Sergius qui se convertit à la prédication de Saint Paul, Ananie qui meurt étant repris par Saint Pierre, le même saint qui reçoit les clefs ; sa vocation à l’apostolat pendant la pêche miraculeuse ; Saint Paul qui déchire ses vêtements, sur ce que le peuple de Lystre veut lui offrir des sacrifices, ainsi qu’à Saint Barnabé. Les cinq autres cartons qui ont péri, mais qui sont exécutés en tapisseries, sont le massacre des Innocents, l’adoration des Mages, la conversion de Saint Paul, le martyre de Saint Etienne, et Saint Paul prêchant devant Félix et Agrippa.

Le cabinet du Roi possède vingt tableaux de Raphaël, la Sainte Famille, le Saint Michel, la Vierge, appelée la belle jardinière, Sainte Marguerite, le portrait de Jeanne d’Arragon, Saint Jean-Baptiste dans le désert ; le portrait du Comte Castiglione, celui du cardinal Jules de Médicis, une Sainte Famille en petit ; une où Saint Jean présente une croix, une autre où l’enfant Jésus caresse saint Jean ; le portrait de Raphaël et celui de Pontorme ;  un Saint Jean l’Évangéliste et Saint Michel terrassant le démon, le même combattant contre les monstres ; Saint Georges sur un cheval blanc combattant un dragon, une Vierge tenant l'enfant Jésus, tableau cintré ; un portrait d’homme ayant le bras appuyé sur une table, celui d’un jeune homme avec un bonnet noir, une Sainte Famille, appelée le silence, qui avait appartenu au prince de Carignan.

Le Cabinet de M. le duc d’Orléans offre le portrait de Jules II assis dans un fauteuil, celui d’une vieille ; une Vierge vêtue de rouge avec Sainte Famille en rond, deux Vierges avec l’enfant Jésus, une Sainte Famille, venant de la Reine de Suède, tableaux précieux ; un jeune homme, figure à mi-corps ; la vision d’Ézéchiel, Saint Antoine tenant un livre, Saint François en pied, un Christ qu’on va mettre au tombeau, la prière au jardin des Oliviers, un Portement de croix, une Vierge tenant l’enfant Jésus sur ses genoux,  et assise dans une chambre.

Ses tableaux de chevalet quoique rares sont répandus de tous côtés ; leur fréquent changement ne permet pas de les indiquer.

Marc Antoine Raimondi, Augustin Vénitien, Sylvestre de Ravenne, Caraglius, Beatricius, Bonasone, Æneas Ficus, Georges Mantuan, Corneille Cort, Pietro santi Bartoli, C. Bloëmart, Nicolas Dorigni, Aquila, et quantité d’autres ont gravé d’après Raphaël. L’abbé de Marolles compte 740 pièces, et il y en a davantage, si l’on comprend les planches en bois, gravées par Andréa Andreassi de Mantoue et Ugo da Carpi. On trouve  onze morceaux d'après Raphaël, dans le recueil de Crozat.

Raphaël par Lemaitre - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
Gravure de Lemaitre vers 1850



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