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Inhumation des morts à travers les âges

Les costumes en France à travers les âges

Funérailles d'un évêque au 10ème siècle, dessin de Massard - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Gravure (de Léopold Massard) et textes extraits de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

 

Les morts : Selon César, Tite-Live et Tacite, les Gaulois et les Germains brûlaient les morts, ou enterraient avec eux leurs armes et leurs chevaux. Suétone rapporte qu’aux pompes funèbres, chez les Romains, on louait un mime, à peu près de la taille et de la figure du mort, qui contrefaisait si bien quelquefois son air, sa contenance et son geste, qu’il semblait que c’était le défunt lui-même qui marchait à son convoi.

Avant Clovis, la nation française choisissait, pour enterrer les rois et les généraux d’armée, un champ fameux par une victoire, et l’on élevait sur leurs tombes, avec des pierres, du sable et du gazon, des espèces de monticules de la hauteur de trente à quarante pieds. Les tombeaux des rois de la première race étaient de grandes pierres profondément creusées, et couvertes d’autres en forme de voûtes ; il n’y avait sur ces pierres ni figures, ni épitaphes ; c’était en dedans qu’il y avait quelques inscriptions et qu’on prodiguait le luxe et la magnificence. On n’a commencé à mettre des épitaphes aux tombeaux des rois de France que sous la secondé race.

Dans les premiers temps de la monarchie française, on ne bâtissait point d’église dans les endroits où l’on savait qu’il y avait eu des corps inhumés. C’était une clause que saint Grégoire mettait dans les permissio qu'il accordait aux fidèles qui voulaient en faire construire. Le concile de Nantes de 656 permit d'enterrer dans le vestibule et aux environs des églises ; mais il défendit toute inhumation dans l'intérieur et aux pieds des autels.

Sous la première et la seconde race de nos rois on n'enterrait pas dans l'enceinte de Paris, et le Moine de Saint-Wast nous apprend que, contre un ancien usage, Gaucelin, évêque de Paris, mort en 886, ne fut enterré dans la ville que parce qu'il était impossible (les Normands en faisaient le siège) de l'inhumer dehors, ou parce qu'on voulait cacher sa mort aux assiégeants.
Les personnes riches avaient des tombeaux auprès des villes et des villages ; et c'était la coutume de les enterrer avec leurs habits, leurs armes, un épervier et quelques-unes des choses précieuses qui leur avaient appartenu. Cet usage a subsisté pendant plusieurs siècles, et il y avait des hommes que l'on payait pour veiller à la garde de ces tombeaux (Ceci explique la présence du soldat dans les funérailles représentés dans la planche ci-dessus).
Les chevaliers qui mouraient dans leur lit étaient représentés sur leurs tombeaux, les pieds appuyés sur le dos d'un lévrier, les yeux fermés, sans épée, sans cotte d’armes et sans ceinture ; tandis que ceux qui étaient tués dans une bataille avaient un lion à leurs pieds, l’épée nue à la main, le bouclier au bras gauche, le casque en tête, la visière abattue et la cotte d’armes ceinte sur l’armure avec une écharpe ou une ceinture.

Jean de France un lion à ses pieds © Norbert Pousseur - St Denis 2013 - 5d2d2_9243 Blaznche de France un lévrier à ses pieds © Norbert Pousseur - St Denis 2013 - 5d2d2_9244
2 gisants, côte à côte qui étaient inhumés dans l'abbaye de Royaumont, morts en 1243 et 1248.
Il s'agit de Jean et Blanche de France, maintenant à St Denis.
Blanche de France n'était pas un chevalier mais elle a pourtant un lévrier à ses pieds
alors que pour Jean c'est bien un lion.
Les tombeaux ont été réalisés vers 1250 par un atelier limousin,
en suivant plus ou moins les préceptes décrits ci-dessus (pas d'épée ni de bouclier, etc.)

 

La planche (gravure en en-tête) ci-dessus nous initie, mieux que ne pourraient le faire de savantes dissertations, à une scène de cérémonies funèbres. Nous ajouterons seulement, comme rentrant plus particulièrement dans notre sujet, que, dès leur arrivée dans le cloître, les ecclésiastiques étaient tenus d’avoir les vêtements sacerdotaux avec lesquels ils désiraient être ensevelis, c’est-à-dire le surplis et l’aumusse. Les soins des funérailles étaient confiés à des personnes désignées par les héritiers ou le défunt lui-même. On nommait polinctores ceux qui présidaient aux actes de l’inhumation ; les funerarii étaient chargés de la partie manuelle de l’ensevelissement ; quant aux lapidarii, il ne semble pas qu’ils aient eu d’autres fonctions que celles qui consistaient à préparer, à sceller le sépulcre ou à élever les tombeaux.

 

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