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Crépon

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 

 

Crépon. Étoffe crêpée, non croisée, toute de laine, dont celle de la chaîne est filée plus torse que celle de la trame ; ce qui en fait la crêpure.
Le Crépon se fabrique sur un métier à deux marches, ainsi que les étamines, et autres pareilles étoffes, qui n’ont ni façons, ni croisures.
Il se tire des Crêpons de divers endroits, tant de France, que des Pays étrangers ; et leurs longueurs et largeurs sont différentes, suivant les lieux où ils ont été fabriqués.

Ceux de Zurich en Suisse, qui sont les plus forts de tous, et dont il se faisait autrefois un négoce et une consommation assez considérable en France, ont trois huitièmes, c'est-à-dire, demie-aune moins demi-quart de large, sur environ vingt-six aunes de longueur, mesure de Paris. Ils viennent presque tous, ou en blanc, ou en noir, ordinairement bon teint.

Les blancs, qui se teignent en diverses couleurs, comme rouge, couleur de feu, violet, bleu, etc. s’emploient à faire plusieurs vêtements pour les Cardinaux, les Évêques, les Gens de Palais, et les femmes : les noirs servent à faire des habits pour les Gens d’Église, des robes de Palais, habits de veuves, etc.
Les uns et les autres se tirent presque tous de Lyon ; quelques Marchands Suisses, qui y sont établis les faisant venir en gros de Zurich, et en faisant des magasins, pour les revendre ensuite aux Négociants, soit de Lyon même, soit des autres Provinces, ou des Pays étrangers.
Il se fabriquait autrefois a Montmirail, Bourg de France, dans la Brie, situé sur une colline, qui a au pied la petite rivière de Morin, des Crêpons façon de Zurich, qui étaient fort estimés ; mais cette Manufacture est entièrement tombée.
Ce fut le Sieur Paignon, Marchand Drapier à Paris, qui en fit l’établissement vers l’an 1687, sous les ordres de M. le Marquis de Louvois, alors Surintendant général des Bâtiments, Arts, et Manufactures de France. Le Sieur Nicolas Paignon son fils a été plus heureux dans ses entreprises ; et c’est à lui que l’on doit les beaux draps noirs de Sedan, que l’on estime autant, pour ne pas dire plus, que ceux des Rolenvaux de la Ville de Leyde en Hollande.

Il se fait à Amiens des Crêpons blancs, de laine rayée de fil, dont la chaîne doit être de trente-cinq portées de douze fils ou buhots chacune, de demie aune un pouce de largeur, et de vingt-deux aunes de longueur, conformément à l’article 9 de l’Arrêt du Conseil d’État du 17 Mars 1717, portant Règlement pour les Manufactures d’Amiens, dont les Fabricants n’ont point de Statuts particuliers.
Le Languedoc, et particulièrement la Ville de Castres, fournit certains petits Crêpons fort légers, et  peu crêpés, qui sont de demie-aune juste, ou de demie-aune moins un vingt-quatrième de large, mesure de Paris, dont les femmes se font des habits pour l’Été. Ces sortes de Crêpons, qui se teignent en différentes couleurs, étaient autrefois en vogue, et il s’en consommait beaucoup à Paris, et dans le reste du Royaume ; mais à présent la mode en est presque perdue.
Il se fabrique en Flandres, et surtout à Tourcoing, et à Lille, quantité de petits Crêpons fort légers, de différentes couleurs, les uns pleins ou unis, de les autres rayés, qui sont presque tous destinés pour L’Espagne.
Ceux de Tourcoing sont fort fins, et ont pour l’ordinaire trois huit d’aune de large, sur environ quarante-huit aunes de longueur, mesure de Paris : de ceux de Lille, qui sont beaucoup plus communs, ont, les uns trois huit, et les autres sept seize de large, sur la même longueur que ceux de Tourcoing.

On appelle Crépon d’Angleterre, ou Étamines jaspées, certaines espèces d’étamines un peu crêpées, soie de laine, qui se manufacturent pour l’ordinaire à Alençon, à Angers, et à Amiens.

L’on donne encore le nom de Crépon à une sorte de  petite étoffe crêpée, très légère, toute de soie torse, tant en chaîne qu’en trame, teinte sur le cru, dont les meilleurs viennent de Naples en Italie. Ceux du Pays l’appellent Ritorti. Il ne s’en voit guère  en France de cette espèce, la consommation. en étant peu considérable. Quelques-uns lui donnent aussi les divers noms de Crépodaille, et de Crapaudaille. 

Il vient aussi des Indes Orientales, par les vaisseaux de la Compagnie, quelques Crêpons de soie, qui ne sont pas beaucoup estimés ; et dont il ne se fait qu’un très médiocre débit. Les Crêpons de la Chine sont plus beaux, et de meilleure qualité : il y en a de blancs, et d’autres rayés de bleu : les rayés de bleu se nomment Souche.
L’article 38 du Règlement général du mois d’Août 1669, fait pour les Maîtres Teinturiers en soie, laine, et fil, des Villes et Bourgs du Royaume, permet de teindre sur le cru, les soies destinées pour la fabrique dès Crêpes, ou Crêpons, et autres semblables étoffes de soie, qui se font en plusieurs lieux.

(Dic. Universel du Commerce, Savary, 1748)

 

Terme décrivant les tissus utilisés pour l'habillement

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.

 

 

 

 

 

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