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Droguet

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 



Droguet : substantif masculin. Étoffe de laine de bas prix, qui est une espèce de drap, mais fort mince et fort étroit. Le droguet de Hollande est presque drap. Il y a des droguets façonnés, dont la chaîne est de fil, et la trame de laine, qui se font à basse lisse à la marche de l’ouvrier. Il y a eu des droguets d'or et d’argent inventés par le seigneur Savary, dont la chaîne était en partie de fil d’or et d’argent, et la trame de laine. En général le droguet est une espèce de ratine ou de serge moitié fil et moitié laine. Il s’en fait aussi de toute laine. Les droguets faits de laine fine sont appelés demi-foulés.
On le dit aussi ironiquement pour mépriser quelque chose. On a dit d’un pauvre Duc, qu’il avait un dais de droguet.
(Dic. Furetière, 1690)

 

Droguet. Étoffe tantôt toute de laine, et tantôt moitié laine et moitié fil, quelquefois croisée, et ordinairement sans croisures.
Les Droguets sont souvent nommés Pinchinas, quoiqu’ils n'aient qu’un rapport très éloigné aux véritables Pinchinas, qui viennent de Toulon, ou de Châlons en Champagne.

Les lieux de France où il se fabrique le plus de Droguets, sont, le Lude, Amboise, Partenay, Niort, Reims, Rouen, Darnatal, Verneuil-au-Perche, Troyes, Chaumont en Bassigny, Langres, et Châlons en Champagne.
Il se fait aussi de très beaux Droguets, mais d’une façon particulière, à Bedarieux en Languedoc, et dans plusieurs Villages circonvoisins. Ces Droguets se débitent en Allemagne.

Les Droguets du Lude sont tout de laine, tant en chaîne qu’en trame, sans croisure. Leur largeur est demie-aune, et la longueur des pièces depuis 40 jusqu'à 50 aunes, mesure de Parisis, ce qui se doit entendre aussi â l’égard de toutes les autres longueurs et largeurs des Droguets, dont il sera ci-après parlé.
À Amboise il se fait de deux sortes de Droguets entièrement de laine ; les uns croisés, et les autres non croisés. Les croisés, que l'on appelle dans le Pays, Petits draps, ont deux tiers de large, sur trente à quarante aunes de longueur : et les non croisés font de demie-aune de large ; les pièces contenant depuis cinquante jusqu'à soixante aunes de longueur.
Les Droguets de Partenay ne sont point croisés : leur largeur est de demie-aune, et leur longueur de quarante à cinquante-cinq aunes. Il s’en fait de toute laine, tant en chaîne qu’en trame, et d’autres dont la chaîne est de fil, et la trame de laine.
Niort fournit des Droguets tout de laine, les uns croisés, et les autres sans croisure, de demie-aune de large, sur quarante aunes jusqu'à cinquante de longueur. Les croisés sont les plus estimés, étant pour la plupart très serrés et très forts.
Les Droguets de Reims ne sont point croisés. Leur largeur est de demie-aune, et la longueur des pièces de trente-cinq à quarante aunes. Ils sont pour l’ordinaire tout de laine prime de Ségovie, finement filée ; ce qui leur donne une qualité supérieure à toutes les autres sortes de Droguets, qui se font dans les différentes Fabriques de France, qui ne sont pour la plupart faits que de laine de Pays grossièrement filée.
À Rouen, il se fair de trois sortes de Droguets, qui ne sont point croisés. Les uns sont tout de laine, de demie-aune de large, sur vingt-cinq aunes jusqu’à soixante-sept aunes de longueur. Les autres, qui sont souvent appelés Berluche, ou Breluche, ont la trame de laine, et la chaîne de fil, sur pareille longueur et largeur que les précédentes. Cette seconde espèce de Droguets approche beaucoup pour la qualité et le prix, de ceux de Verneuil au Perche, dont il sera ci-après parlé : Enfin les derniers, que l’on nomme communément Espagnolettes, sont entièrement de laine tirés à poil d’un côté, et quelquefois des deux ; ce qui les rend très chauds : leur largeur est de demie-aune demi-quart, et les pièces contiennent depuis soixante jusque  à quatre-vingt aunes. Il se fait des Droguets Espagnolettes de différentes qualités ; les uns très fins, tout de laine d’Espagne ; d’autres de moindre finesse, de laine d’Espagne, mêlée de laine de pays, et d’autres tout de laine de pays, qui sont les plus grossiers, et les moins estimés. Ils se fabriquent tous en blanc, et se teignent ensuite en différentes couleurs.
Les Droguets de Darnatal sont semblables â ceux de Rouen, soit pour les qualités, soit pour les longueurs et largeurs.
Verneuil au Perche fournit des Droguets de demie-aune de large, sur quarante-deux à soixante-cinq aunes de longueur, dont la chaîne est de fil, et la trame de laine de pays très grosse. Ces sortes de Droguets sont de fort bas prix, ne valant tout au plus que treize à quatorze sols l'aune ; la consommation s’en fait d’ordinaire en Beauce, dans l’Orléanais, et aux environs de Paris, où les Paysans en font des vêtements.
Les Droguets de Troyes sont croisés d’un côté, et point de l’autre, la trame en est de laine, et la chaîne de fil, leur largeur est de demie-aune, et leur longueur depuis trente-cinq aunes jusqu'à quarante-six ; ils ne sont guère plus estimés que ceux de Verneuil, dont il vient d’être parlé.
À Chaumont en Bassigny, les Droguets sont tout à fait semblables à ceux de Troyes, à l’exception que les pièces contiennent depuis trente-cinq aunes jusqu'à soixante.
Les Droguets de Langres sont pareils en qualité, longueur, et largeur à ceux de Chaumont en Bassigny.
Châlons en Champagne fournit des Droguets croisés tout de laine,  les uns de demie-aune demi-quart ; et les autres de deux tiers de large, sur seize jusqu'à trente-cinq aunes de longueur. Ces sortes de Droguets sont aussi appelles Espagnolettes, et la qualité en est très bonne.
Il n’y a guère que les Droguets Espagnolettes de Rouen et de Darnatal, et quelques Droguets sur fil, qui se teignent en pièce ; car pour les autres, on les teint en laine, c’est à-dire, que la laine, dont ils sont composés, est teinte en diverses  couleurs, et mélangée avant que d’être cardée, filée, et travaillée sur le métier.

On appelle Droguets sur fil, les Droguets dont la trame est de laine, et la chaîne de fil.
Les Droguets croisés se travaillent avec la navette sur un métier à quatre marches, de même que les serges de Moui, Beauvais, et autres semblables étoffes qui sont croisées.
Pour ce qui est des Droguets non croisés, ils se fabriquent sur un métier à deux marches avec la navette, de la même manière que la toile, le camelot, et autres pareilles étoffes, qui n’ont point de croisure.
Les Droguets s’emploient ordinairement à faire des surtouts, juste-au-corps, vestes, et culottes. Il n’y a que les Espagnolettes de Rouen et de Darnatal, dont l’usage ordinaire est pour faire des doublures, des chemisettes, caleçons, jupons, et autres semblables vêtements, pour se garantir du froid.

(Dic. Universel du Commerce, Savary, 1748)

 

Terme décrivant les tissus utilisés pour les habillements et équipements.

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.


 

 

 

 

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