Écharpe : La mode des écharpes est fort ancienne ; toutes les dames en portaient autrefois. Les écharpes entrent maintenant dans quelques parures.
Les hommes ont aussi longtemps porté des écharpes, les militaires particulièrement ; elles remplaçaient les ceintures ; on les mettait, tantôt en baudrier, tantôt en ceinture, comme les portent encore les officiers-généraux. Les soldats portaient deux écharpes, l’une nationale, qui ne resta plus qu’aux enseignes, et qui prit le nom de Cravate, l’autre d’uniforme particulier, qui dura jusqu’à la bataille de Steinkerque.
Autrefois chaque parti, en guerre, se distinguait par la couleur de son écharpe. Dans la guerre civile des ducs d’Orléans et de Bourgogne, les gens du comte d’Armagnac qui tenaient pour le duc d’Orléans, portaient une écharpe de linge pour enseigne. Quelques historiens pensent que c’est l’origine des écharpes blanches. Le mot Bayadère a remplacé celui d’écharpe.
Dans les tournois, les chevaliers entraient dans la lice au bruit des fanfares, conduits par des dames jusqu’à l’entrée de l’enceinte de la barrière. Ils portaient ordinairement les couleurs de celle qu’ils chérissaient le plus ; c’était une écharpe, un volet, un bracelet, une boucle, ou toute autre pièce de l'ajustement, que chaque cavalier avait reçue des mains de la dame dont il s'était déclaré l’esclave ou le serviteur. C’est à cet usage que l’on doit sans doute ces expressions : à bonne enseigne, à telles enseignes. C’est aussi de cet usage que nous viennent les livrées. D’abord les anciens chevaliers se firent gloire de porter les dons des dames de leurs pensées ; puis, pour mieux les honorer, ils les firent aussi porter à leurs domestiques, ainsi que le blason de leurs armoiries. Les livrées, dont l’origine semble se confondre avec celle de la chevalerie, ont toujours continué jusqu’à nos jours d’être portées par les domestiques.
Maximilien ceint de son écharpe
Écharpe. Substantif féminin. Grande pièce de taffetas large que portent les gens de guerre, tantôt en guise de ceinture, tantôt à la maniéré d’un baudrier. On s’en sert souvent pour marquer et distinguer les partis. Les écharpes rouges signifient les troupes d’Espagne ; les écharpes blanches celles de France. Celles des Anglais et des Savoyards sont bleues ; et celles des Hollandais orangées.
Écharpe, Signifie aussi la bande qui sert à soutenir le bras quand il est blessé, quand on a été saigné. Les bandes et les faces du Blason représentent les écharpes des Cavaliers. Et en ce sens on dit figurément, qu’un homme a l’esprit en écharpe, pour dire, qu’il l’a estropié, qu’il n’a point de jugement, de bon sens.
Écharpe, est aussi une pièce de taffetas que les femmes mettent sur leur tête pour se garantir de la pluie, ou pour se couvrir les épaules, quand elles sortent en déshabillées, ou en habit de couleur et négligées. Quelquefois on l’appelle cape, mais c’est quand elle est taillée ou arrondie exprès, ou quand il y a quelque dentelle ou ornements.
(Dic. Furetière, 1690)
Vers Maximilien d'Autriche portant une écharpe 
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
Sans mention particulière, cette définition provient des notes de cet ouvrage.
