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Ceinture

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 Marguerite de Cambis portant une ceinture

 

Ceinture portée par  Marguerite de Cambis

La ceinture était autrefois un symbole d’état ou de condition dont la privation indiquait qu’on était déchu.
La veuve de Philippe Ier, duc de Bourgogne, renonça au droit qu’elle avait à sa succession, en quittant sa ceinture sur le tombeau du duc.

En 1420, le luxe des ceintures, que l’on surchargea de diamants et de pierreries, fut tel qu’il provoqua un arrêt du parlement qui défendit aux femmes prostituées la robe à collets et la ceinture dorée. Mais les femmes galantes ne se soumirent pas longtemps à cette défense. L’uniformité de leur habillement les fit bientôt confondre avec les femmes sages, et la privation ou l’usage de la ceinture ne fut plus une marque de distinction.

C’était l’usage autrefois que les fidèles qui assistaient à la messe paroissiale reçussent et donnassent le baiser de paix ; à quoi a suppléé depuis une relique où est représentée la paix, et que baisent encore le prêtre à l’autel et le clergé au chœur. La reine Blanche de Castille, ayant un jour reçu le baiser de paix, le rendit à une femme qui se trouvait à côté d’elle. Or, il arriva que celle qui le reçut était une femme publique. Cette méprise de la reine donna lieu à un règlement portant qu’aucune fille ou femme publique ne pourrait porter la ceinture, qui serait exclusivement réservée aux femmes mariées. Mais on ne tint pas la main à l’exécution de ce règlement : tout alla comme auparavant. Les honnêtes femmes se consolèrent par le témoignage de leur conscience, et de là le proverbe : Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.

Lors de son avènement au trône, Louis XVI ayant renoncé au droit de joyeux avènement, la reine voulut imiter la conduite généreuse de son époux. Elle renonça au droit appelé la ceinture de la reine (lire l'article ci-dessous) ; ce qui donna lieu au quatrain suivant :

Vous renoncez, charmante souveraine,
Au plus beau de vos revenus :
Mais que vous servirait la ceinture de reine ?
Vous avez celle de Venus.

Chez les Grecs, chez les Romains, on nommait ceinture de virginité la ceinture que le mari dénouait à sa femme le premier jour de ses noces. Elle était de laine de brebis, et nouée d’un nœud singulier qu'on appelait le nœud d’Hercule. Le mari qui la défaisait se promettait autant d'enfants qu'Hercule en avait laissé en mourant ; il en avait laissé soixante-dix.

Sous le règne de Saint-Louis, et pendant les deux siècles suivants, les veuves mettaient quelquefois, par-dessus leurs tuniques armoriées, un scapulaire blanc semé de larmes noires, et ne le quittaient que dans le cas où elles se remariaient. Ces mêmes femmes avaient pour ceinture une corde à gros nœuds, tandis que les dames mariées avaient des ceintures brillantes d’or et de pierreries.
Les ceintures des veuves s’appelaient cordelières. Ce fut Anne de Bretagne, épouse de Maximilien, archiduc, roi des Romains, qui, pendant sa viduité, institua, pour les dames veuves de sa cour, un ordre qui obligeait de porter, en guise de ceinture, une cordelière qui passait alors pour la marque de la continence. Il faut remarquer que l'idée de cet ordre vint à Anne de ce qu’elle disait : J’ai le corps délié, je ne suis plus en puissance de mari.

Les cessionnaires étaient obligés autrefois de quitter leur ceinture en justice. Cette coutume venait de ce que nos ancêtres portaient à leur ceinture tous les instruments nécessaires pour l’usage ou la conservation des biens, comme la bourse, les clefs, etc.... en sorte que la ceinture était le symbole des biens.



Ceinture :
C’est avec quoi l’on se ceint le corps.
L’usage des Ceintures était autrefois commun en France, à l’un et à l’autre sexe : mais les hommes ayant cessé de s’habiller de long, et ayant pris le juste-au-corps, et le manteau court, la ceinture n’est reliée qu‘à quelques-uns des premiers Magistrats, Gens d’Église, et aux femmes, qui en font une partie de leur habillement sérieux, et de cérémonie.

C’est du mot de Ceinture qu’ont été appelés Ceinturiers, les Maîtres d’une ancienne Communauté de Paris, qu’on nommait autrefois Courroyers.

Les Ceintures payent en France les droits d'entrée et de sortie sur différents pieds, suivant leurs diverses qualités, et les différents Tarifs.
Par le Tarif de 1664, les Ceintures, ou rubans de filoselle, ou capiton, payent 10 livres le cent pesant pour droits d'entrée : Et les Ceintures de fil et de laine, qui par le même Tarif ne payaient, comme Mercerie, que 4 livres payent pareillement 10 livres en conséquence de l'Arrêt du Conseil du 3 Juillet 1692.
A l'égard des droits de sortie :
Les Ceintures, sangles, et porte-épées en broderie d'or et d'argent fin, payent 10 sols de la livre.
Les Ceintures, sangles, et porte-épées en broderie, et garnies de soie, 18 sols la douzaine.
Les Ceintures et rubans de filoselle et capiton, 8 livres 8 sols le cent pesant.
Enfin, les Ceintures de fil et de laine, 3 livres du cent pesant, comme Mercerie.

Ceinture de la Reine. Ancien droit, qui se levait autrefois à Paris sur chaque muid, ou queue de vin, qui y entrait. On l'appelait ainsi, à cause que le produit était employé pour partie de l'entretien de la Maison de la Reine. Il a été depuis augmenté, et étendu sur plusieurs autres marchandises et denrées, entre autres sur le charbon ; et se lève concurremment avec plusieurs autres impositions.

(in Dictionnaire universel de commerce de Jacques Savary des Bruslons édition 1748)

Vers Marguerite de Cambis portant une ceinture Ceinture portée par Marguerite de Cambis

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.

 

 

 

 

 

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