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Soulier à la poulaine : La chaussure de nos ancêtres consistait en des espèces de sandales de bois, attachées aux pieds avec des courroies. Ils eurent ensuite une chaussure de cuir fort, qui allait jusqu’à la cheville. Les Grecs et les Romains en ont eu de cuir ; les Égyptiens, de papyrus ; les Espagnol, de genet tissu ; les Indiens, les Chinois et d’autres peuples, de jonc, de soie, de bois, d’écorce d’arbres, de fer, d’or, d’airain, d’argent. Le luxe les a quelquefois couvertes de pierreries. Les formes et les noms des chaussures anciennes nous ont été conservés dans quelques historiens ; mais il est difficile d’appliquer à chaque forme son propre nom. Sous Philippe-le-Bel, le soulier se releva excessivement en hauteur, et le bec en devint plus ou moins long. Les gens du commun les portaient ordinairement d’un demi-pied ; la mesure des plus riches bourgeois était d’un pied ; les grands seigneurs, les princes lui donnèrent la longueur de deux pieds. Le bec était quelquefois orné de deux cornes, d’autrefois d’énormes griffes, de figures, d’ongles, de grotesques de différentes formes. Cette chaussure se nommait à la poulaine. Elle fut portée à un tel excès d’extravagance qu’on fut forcé, pour le réprimer, d’employer contre elle et l’autorité ecclésiastique et l’autorité séculière. Poulaine, substantif féminin. Qui s’est dit autrefois des longues pointes de certains souliers qui furent défendus du temps au Roy Charles VI. Cette pointe était longue de demi-pied pour les gens ordinaires, d’un pied pour les riches , et de deux pieds pour les Princes, Cette chaussure aiguë et ridicule fût nommée la poulaine. On fit ensuite d’autres souliers qu’on appelait becs de canne, qui avaient un bec au devant de quatre ou cinq doigts de long. Et depuis on fit des pantoufles si larges par devant, qu’elles excédaient la mesure d’un bon pied, comme témoigne Guillaume Paradin. Borel dit que ce mot signifie a la Polonaise, parce que la Pologne s’appelait autrefois Poulaine. Poulaine. Avant Foulques-le-Rechin, on faisait les souliers à la mesure du pied. Foulques, pour cacher des excroissances (uniones), se fit faire des souliers longs et pointus. Orderic Vital, moine de Saint-Évroult, né en 1075, et qui nous a laissé une histoire ecclésiastique depuis l’ère dite de Jésus-Christ jusqu’à l’année 1141, reproche aux gens de la cour de mettre au bout de leurs pieds des queues de couleuvres : Pedum articulis ubi finis est corporis, colubrinarum similitudinem imponunt. Ces queues se nommaient pigaces. Le même auteur dit : Robertas quidam, nebulo, in curia Rufi regis, prolixas pigacias primus cœpit implere stuppis ut contorqueret instar cornu; un vaurien nommé Robert, de la cour de Guillaume-le-Roux, introduisit la coutume de remplir les longues pigaces d’éloupes, et de les contourner toutes comme des cornes. La mode de ces cornes se maintint. Plus longues et davantage recourbées, elles prirent le nom de poulaines. Il est faux qu’un cordonnier du nom de Poulain ait été l’inventeur des souliers à la poulaine. Ces souliers furent ainsi appelés à cause de leur pointe, dont la courbure ressemblait à la courbure antérieure d’un vaisseau, partie nommée poulaine, et qui tirait son nom de la Polaine ou Poulaine (Pologne).
Vers Pierre, comte d'Alençon, portant des souliers à la Poulaine Vers Guillaume de Lorris portant des souliers à la Poulaine
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage : |
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