Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle. 
              Note générale : On appelle vigne en Italie, une maison de plaisance aux environs d’une ville,  
                et on appelle Dôme, la principale église  d’une ville. 
  
              Le  surnom de Guercino, qui signifie  louche, fut donné à ce peintre, parce qu’il l’était effectivement. Son vrai nom  était Jean-François Barbieri dà Cento,  ayant pris naissance, en 1590, dans ce bourg, près de la ville de Bologne. Sans  les talents naturels, personne n’arrive à l’excellence d’une profession ;  le Guerchin les fit paraître en peignant à l’âge de dix ans, une Vierge sur la  façade de sa maison ; on le mit à Bologne, chez quelques peintres  médiocres, qui lui apprirent le mélange des couleurs, et il ne dut qu’à  lui-même la perfection où il a porté son art. Quelquefois un élève qui a du  génie, n’a pas besoin d’un grand maître pour être enseigné ; il suffit  qu'on lui montre la pratique de l’art ; souvent en voyant mal faire, il  apprend à bien exécuter. On doit cependant remarquer que le Guerchin a  travaillé quelque temps chez Annibal Carrache. Son cousin Benedetto Gennari se joignit à lui, et ils  travaillèrent de compagnie à plusieurs ouvrages. L’imitation de ceux des  Carraches, qui sont à Cento et à  Bologne, guidèrent le Guerchin dans toute sa route ; c’est  d'où il a tiré la force du coloris et la  correction du dessin, en y joignant dans le goût du Caravage, de fortes ombres,  qu’il sut modérer par plus de choix, plus de noblesse et plus d’expression. 
              Le Guerchin était de ces  hommes dont l’imagination vive et féconde, enfante sans peine ces belles  comportions, ce grand, ce sublime, qui remue et qui enchante ; il faisait  souvent porter son chevalet et sa palette vis-à-vis de quelque chef d’œuvre de  l’art, pour former son génie, et en  suivre l’intelligence dans ses tableaux. 
                Il était persuadé qu’un  peintre qui a du coloris, a fait non seulement la moitié de l’ouvrage, comme  dit un  auteur Italien (Chi ben commincia hà la metà de l'opra  Guarini,  Pastor  fido.  Atto I. Sce. I), mais que  de cent qualités qui peuvent le distinguer, il en a quatre-vingt-dix-neuf. Tout  le monde en effet, ne pénètre pas dans un tableau la force du génie,  l’élévation de la pensée, et l’excellence du dessein ; mais il n’y a  personne qui ne fait touché d’un beau coloris. 
                Cet habile peintre prenait  sa lumière d’en haut : il  donnait tant de force à ses tableaux, par ses vigoureuses ombres, tant de  relief à ses figures, que les autres ouvrages de peinture, hors ceux du  Caravage, ne paraissaient plus rien. Cette manière il faut l'avouer sort un  peu du vraisemblable ; elle suppose que les objets sont représentés dans  la nuit, et frappés de quelque lumière, ou que, si l’action se passe dans le  jour, le soleil illumine les grands clairs que l’on voit opposés aux fortes  ombres ; il faut pour entrer dans les vues de ce peintre, se prêter à  cette illusion. 
                Le  Guerchin, en voyant quelques tableaux de Louis Carrache, s’était fait une  routine particulière de ces grandes  ombres qui étonnent et effacent tous les autres tableaux ; ce qui lui a  attiré une réputation égale à celle des plus habiles maîtres. 
                Quand  on lui demandait son sentiment sur les plus fameux tableaux, il disait qu’il ne  croyait pas qu’ils fussent sans défaut ; il regardait les beaux endroits  pour en profiter, sans songer à ce qu’il y avait de répréhensible. C’est la  pensée d’Horace quand il dit dans son art   poétique, l'erum ubi plura nitent in carmine,  non ego paucis offendar maculis. 
                On ne  pouvait marcher à plus grands pas que le Guerchin, dans le chemin de la gloire ;  les ouvrages firent tant de bruit, que plusieurs peintres de Bologne vinrent  expiés à Cento, pour les examiner. En 1616 il établit une académie  qu’il meubla de modèles et de statues antiques. Les jeunes peintres accouraient  chez lui de tous côtés, et même de France. Ce maître traitait doucement ses  disciples ; il ne leur refusait rien, et il fit en leur faveur, un livre à  dessiner, qui a été grave par Olivier Gatti. 
                On  remarque qu’il reçut chez lui, trois cardinaux, qui passaient à Cento, et qu’il les fit servir à table par  douze de ses élèves, les mieux faits et les plus polis ; ces trois Éminences  enchantées de cette réception, la jugèrent digne d’un Roi. 
               Le  Guerchin allait souvent travailler à Bologne, et dans les autres villes  d’Italie, qui s’empressaient d’avoir de ses tableaux ; il vint à Venise  avec un chanoine de ses amis, qui apporta son livre à dessiner, et le montra au  Palme, en lui disant que   ce livre était  l’ouvrage d’un jeune homme, qui voulait entrer dans son école. Le Palme surpris  de la beauté des dessins, répondit : Cet  écolier en sait plus que moi. Ce trait flatteur blessa un peu la  modestie du Guerchin qui était présent, et la conversation finie, ils  s’embrassèrent mutuellement. 
                L’église de Saint Grégoire, à Bologne, fut ornée en 1620, d’un  Saint Guillaume, de sa main, si vigoureux et touché d’un pinceau si tendre et  si gracieux, que la réputation de Louis Carrache, qui avait peint dans la même église  le fameux Saint George, en fut un peu diminuée. Le Guerchin reçut de la ville  de Regio, une belle chaîne d’or, en  reconnaissance des morceaux qu’il a peints au dôme. 
                Le Prince Ludovisi lui  commanda un tableau, qui représente la Vierge avec son fils et Saint Jean ;  Innocent X, à qui il en fit présent, trouva l’enfant Jésus trop nu. Le Guerchin  écrivit à Pierre de Cortone, pour le prier de couvrir cette figure. Ce peintre  par considération pour lui, fit quelque difficulté ; mais il fut obligé  d’obéir au Pape, et s’excusa envers le Guerchin. 
                Grégoire XV fit venir ce peintre à Rome, pour décorer la loge de  la bénédiction ; mais la prompte mort de ce Pontife en arrêta l’exécution.  Le Guerchin travailla à fresque dans la Vigne Ludovisi pour le cardinal Borghèse ; et  il fit le fameux tableau du martyre de Sainte Pétronille qui est dans l’église  de Saint Pierre. Tant de grands ouvrages le firent nommer, par le Duc de  Mantoue, chevalier, à son retour à Cento.  Il passa ensuite à Bologne, à Regio, et à Modène, où il a savamment exercé  son pinceau. 
               L’honneur d’être nommé  premier peintre du Roi de France, ne le flatta point ; il s’en excusa sur  ce qu’il avait refusé le même avantage du Roi d’Angleterre. 
                La coupole de Plaisance  commencée par le Morazzone, lui fit  entreprendre un voyage en cette ville : il la termina d’une grande  manière. 
                Pendant la vie du Guide  son compétiteur, la ville de Cento fut  sa résidence. La manière de ces deux grands artistes était si différente,  qu’ils se seraient nui l’un à l’autre. Après la mort de son ami, le Guerchin  vint s’établir à Bologne ; ce fut alors qu’il réforma tout son goût de  peinture ; il quitta les ombres fortes et rousses, et employa des teintes  plus claires. Que ne fait-on pas pour plaire à tout le monde ? 
                La Reine Christine de  Suède, si distinguée par son amour pour les grands talents, vint voir le  Guerchin à son passage en cette ville ; ne pouvant l’engager à quitter  Bologne, elle lui tendit la main, prit la sienne en lui disant, qu’elle voulait  toucher une main qui opérait de si belles choses. Ce trait d’histoire fait  souvenir du suivant. Marguerite d’Ecosse, fille de Jacques I Roi d’Ecosse, et  femme du Dauphin de France, qui fut ensuite Louis X I, ayant trouvé, un jour  endormi, dans l’antichambre du Roi, Alain Chartier, homme très laid, mais très  éloquent, lui donna un baiser, en disant qu’elle ne baisait pas l’homme, mais  la bouche d’où sortaient de si belles pensées. 
               Aucun peintre n’a  travaillé plus vite que le Guerchin ; il peignait au premier coup, il ébauchait  et finissait en même temps. Pressé par des religieux de peindre un Père Éternel  au maître-autel la veille de leur fête, il le peignit aux flambeaux en une  nuit. Le Tiarini en fut si surpris,  qu’il lui dit : Seigneur Guerchin, vous faites ce que vous voulez,  et nous autres ce que nous pouvons.  Il est bien vrai que la correction, la noblesse, et l’expression n’ont pas été parfaites chez lui.  Sa coutume était d’être toujours retiré dans sa maison, et de ne travailler  qu’en présence de ses neveux. La mort de son frère Antoine, qui conduisait tout  son ménage, le mit dans un chagrin à ne vouloir plus travailler. L’embarras des  affaires domestiques  n’était point de  son goût. Le Duc de Modène qui en fut informé, le fit venir dans son palais ;  il le mit en compagnie de gens de son art qui l’amusèrent, et il retourna à  Bologne chargé de caresses et de présents. 
                Son  disciple et son parent Ercole Gennari, prit volontiers le soin  de sa maison. Le Guerchin, rendu à lui-même, reprit alors toute sa gaieté et  le cours de ses travaux, qu’il continua jusqu’en 1666, que la mort le surprit dans le célibat,  à Bologne, à l’âge de soixante-seize ans. Sa sépulture se voit dans l’église de Saint Sauveur. 
               Une  conduite régulière, des manières modestes, une conversation agréable, une  heureuse mémoire, nourrie par la lecture de l'histoire et de la fable, le firent  aimer des grands et estimer des gens de lettres. On ne peut lui contester  d’avoir eu de grandes qualités, disant du bien de tout le monde, peu jaloux de  ses confrères, assistant les pauvres, prêtant même de l’argent à ses disciples.  Quoiqu’il ait fait en mourant, des legs considérables  et de grandes aumônes, il a laissé beaucoup de  biens à sa famille. 
                L’histoire de la peinture nous présente peu de  peintres qui aient autant travaillé que le Guerchin : on compte plus de  cent six tableaux d’autel ; plus de cent cinquante grands sujets et  portraits pour des Potentats, sans y comprendre les coupoles, les plafonds, les  morceaux peints sur les murs des chapelles, et les petits tableaux de chevalet.  Aucun de ses ouvrages n’est resté  imparfait ; singularité fort rare chez les grands peintres. On lui a  reproché savoir dessiné ses figures sans élégance, sans noblesse ; que les  expressions sont sans âme ;  son  coloris fort, mais trop chargé ; des carnations peu fraîches. Sa seconde  manière est plus estimée. 
                Le nombre de ses dessins est incroyable ; il en  laissa à sa mort dix gros volumes. Ce ne sont la plupart que des esquisses  qu’il arrêtait fort peu ; mais ces morceaux, quoique croqués, sont pleins  de feu et très recherchés par les curieux. Le contour peu correct, est tâté par  un trait de plume légère, soutenu d’un lavis au bistre, quelquefois même tout  terminé à la plume, avec une liberté étonnante. On y voit des hachures  parallèles, perpendiculaires et inégales. Les dessins qu’il a faits à la pierre  noire et à la sanguine, sont du même goût, ses paysages sont très estimés. On  le reconnaît principalement à ses  figures courtes et incorrectes, à sa manière de coiffer les têtes, à ses yeux  pochés, et à de certains griffonnements chargés d’encre, qui occasionnent un  clair-obscur admirable. 
               Ses disciples sont, Errcole Gennari, ses deux fils Benedetto Gennari, et Cesare ; Mateo Loves, Sébastien Bombelli, Lucas Scaramucia, et autres, Mattis Preti, dit il Calabrese. 
              
                - Ses principaux ouvrages à Rome sont, Saint  Philippe de Néri, pour la Chiesa nuova ;  le martyre de Sainte  Pétronille,  fameux tableau, dans Saint Pierre (Quand il envoya à Rome son tableau  de Sainte Pétronille, le Lanfranc dit : Che  questo quadro bastava ad atterire piu pittori.) ; celui de la Trinité, dans l’église de Sainte Marie della Vittoria ; à Saint Pierre in Vincoli, Sainte  Marguerite, demi-figure, et Saint Augustin ; à San-Grisogono in transtevere, le Saint au  plafond ; le casin de la Vigne Ludovisi,  où est   représentée l’Aurore, est un  ouvrage très  distingué.
 
                -  La ville  de Bologne, dans l’église de Saint Dominique, possède Saint Thomas d’Aquin  écrivant sur une table, avec trois anges dans le ciel ; à Saint Paul, dans  la chapelle des suffrages, les âmes du purgatoire, auxquelles Saint Grégoire  montre la Sainte Trinité ; Saint François adorant le crucifix ; et,  dans deux ovales, Saint Joseph et Saint Jérôme, dans l’église de San-Gio in monte ; à Saint Michel in Bosco, dans une chapelle, le bienheureux  Bernard Tolomei, qui reçoit sa règle  des mains de la Vierge ; à la Chartreuse, Saint Bruno à genoux devant la  Vierge ; le fameux tableau de Saint Guillaume, dans la chapelle Lucatelli, à Saint Grégoire ; pour la  confrérie de Saint Roch, le saint peint à fresque ; un Hercule très  estimé, dans le palais Tanari ; à la Madona di Galiera, Saint Philippe de Néri  extasié entre deux anges ; une Vierge tenant son fils ; dans la  sacristie ; Saint Jean-Baptiste et Saint Joseph, en ovale ; aux religieuses de Jésus Maria, une circoncision au  maître-autel, avec un Père Eternel au-dessus de la corniche.
 
                -  À Saint Antoine de Parme,  on voit au maître autel, la Vierge et l’enfant Jésus qui bénissent Saint  François et Sainte Claire ; chez les Capucins, un crucifix avec Saint  François, Sainte Catherine et un ange dans le ciel ; au maître autel delle Capucine vecchie, Sainte Claire et  Saint François aux pieds de la Vierge.
 
                -  À Plaisance, il a peint,  dans la coupole du dôme, les Évangélistes et les Prophètes groupés avec des  anges dans le Ciel, avec les huit lunettes au-dessous ; aux Capucins, les  stigmates de St François.
 
                -  À Modène, à la Chiesa nuova, on voit une Notre-Dame de  pitié, sur les côtés de la chapelle Saint Luc et Saint Martin, et dans la voûte  deux autres tableaux ; aux Théatins, un Saint Grégoire et la Vierge dans  une gloire ; à l’oratoire de Saint Pierre martyr, un superbe tableau de san-Geminiano ; à celui des stigmates,  un tableau où se voient tous les saints, entr’autres, san-Geminiano et Saint François ; à Saint Marc, le même saint avec la Vierge et Saint Dominique.
 
                -  On voit dans l’église de Saint Martin de Sienne un Saint Barthelemi.
 
                -  Sainte Thérèse qui reçoit  l’habit des mains  de la Vierge, avec  Saint Joseph, Saint Albert et Saint Jean, orne l’église des religieuses de Sainte Thérèse  à Messine.
 
                -  À Regio, dans une chapelle de la cathédrale,  sont représentés Saint Vincent, Saint Jérôme, et la Vierge en haut, et sur les  côtés, la visitation de Sainte Elizabeth et le martyre des Saints Jean et Paul ;  on voit dans l’église de l'annonciation des Servites, un grand crucifix avec  deux saints dans le bas ; un Évêque, peint à Saint Pierre des Bénédictins.
 
                -  À Naples, au Giesu nuovo dans une chapelle, une belle  Visitation.
 
                -  À Gênes, dans le palais Brignoli, Saint Jean l’Évangéliste, les  vendeurs chassés du Temple.
 
                -  À Crémone, dans le grand  hôpital, une Annonciation.
 
                -  À Ferrare, un Saint  François dans l’église de ce nom ; aux Théatins, une purification ;  au mont Olivet, Saint Maurille premier Évêque de Ferrare ; aux religieuses  de Saint Roch, la Vierge qui implore la miséricorde de Dieu pour la ville de  Ferrare.
 
                -  À Forli, une annonciation aux pères de  l’Oratoire ; Saint Jean dans le désert, au maître-autel des Capucins.
 
                -  À Ancone, le tableau de Sainte Palatia, qui  adore la Sainte Trinité, et un ange qui lui en montre la gloire, dans l’église  de Saint Ciriaque.
 
                -  À Rimini, dans la grande église, un Saint  Antoine de Padoue.
 
                -  À Fano, le mariage de la Vierge, dans l’Eglise  de Saint Paternien, et aux Augustins, un ange Gardien.
 
                -  À Lucques, à Santa Maria foris porta, Sainte Lucie et une  assomption.
 
                  Pour le grand hôpital de  Milan, il a fait une grande nativité ;  dans la galerie de l’archevêché, le prophète Élisée qui  ressuscite un enfant ; Judith avec Holopherne ;  David et Goliath ; un Saint Joseph tenant l’enfant Jésus sur ses genoux,  petits tableaux excellents, peints sur la pierre de touche. 
                -  Pour l’Empereur, il a fait un Saint Jean dans le désert.
 
                -  Dans l'appartement du Roi d’Espagne à l’Escurial, on voit  Notre-Seigneur portant sa croix, demi-figure grande comme nature ; Suzanne  avec les vieillards, de grandeur naturelle : ces deux tableaux sont sur  toile.
 
                -  Chez le Grand-Duc,  l’ange visitant Saint Pierre en prison ;  le saint qui ressuscite une morte ; les pèlerins d’Emmaüs ; le martyre de Saint Barthelemi ; la tête de Saint Jean ;  une Vierge avec son fils tenant un oiseau ; Saint Sébastien attaché à un  arbre ; Apollon écorchant Marsyas qu’il tient sous ses pieds.
 
                -  Dans la galerie du Duc de Parme, un Saint Félix et une Vierge.
 
                -  Chez le  Duc de Modène, la Reine Sémiramis.
 
                -  À Düsseldorf, chez l’Électeur  Palatin, Didon sur le bûcher ; la Vierge avec son fils ; Suzanne au  bain.
 
                -  On voit chez Le Roi (de France, Louis XV) un Saint Jérôme grand comme nature ;  un autre Saint Jérôme s’éveillant au bruit de la trompette, peint sur cuivre ;  une Vierge, et un Saint Pierre pénitent ; Circé tenant un vase d’or ;  Hercule qui combat l’Hydre, dans un paysage ; deux femmes au bain, très  beau morceau.
 
                -  La collection du Palais Royal offre une présentation de  Notre-Seigneur au Temple, peinte sur cuivre, les figures sont de demi-nature ;  une Vierge de grandeur naturelle ; un Christ couronné d’épines, de même  grandeur, David et Abigaïl grands comme nature, avec un fond de paysage ;  un Saint Jérôme éveillé par l’ange.
 
                -  On  voit à l’hôtel de Toulouse, à Paris, une Charité Romaine ; Esther et  Assuérus ; Agar dans le désert, qui servent de dessus de porte dans les  appartements ; et dans la galerie, Coriolan qui relève sa mère et sa femme  prosternées à ses pieds ; le combat des Romains et des Sabins, deux grands  tableaux admirables.
 
                -  Dans  la ville de Lyon, chez les Carmélites ; on voit un tableau d’autel  représentant Sainte Thérèse aux pieds de Jésus-Christ, qui lui montre le Ciel.
 
               
               Les  graveurs qui ont le mieux réussi à imiter le Guerchin sont, C. Bloëmaert, Joannes - Battista Pascalinus, Francesco Curti,  Olivier Gatti, Mitelli, Pitau, N.  Dorigny, Coëlemans, J. Frey, Pesne. Il y a encore deux pièces dans le cabinet  de Reinst, et plusieurs morceaux de clair-obscur gravés à Londres par Poond. Ce  maître a gravé de sa main un St Antoine de Padoue et un St Jean. Son œuvre se  monte à environ cent cinquante pièces. 
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