Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Chien : Les gentilshommes et leurs femmes ne marchaient point sans être accompagnés d’un ou plusieurs chiens. C’était une marque distinctive de noblesse. « On eût aussitôt pris, dit André Savin dans son Histoire de Navarre, un de nos anciens nobles sans épée, que sans son chien et son oiseau de proie » l’un et l’autre étant la marque de noblesse.
De là tant de levrettes pour supports dans le blason.
De la aussi vient l’usage, en conduisant au supplice un chevalier condamné pour avoir trahi la patrie, violé femmes ou filles, pillé le malheureux, incendié les maisons, ou commis d’autres crimes indignes d’un homme noble, de le contraindre de porter un chien sur ses épaules, tout autour du lieu où il avait exercé ses violences et ses crimes, pour deux raisons :
- la première, pour montrer au peuple que le condamné était de noble et de libre extraction, et qu’il lui était permis, par son origine et sa naissance., de prendre le plaisir de la chasse ;
- la deuxième tendait pareillement à démontrer que le chien était l'emblème et le symbole de la fidélité envers son maître : le chevalier, atteint et convaincu de félonie, était exposé à la vue du peuple, pour un homme sans foi et loyauté quelconque envers son prince et son bienfaiteur ; en conséquence méritant autant de peines et de supplices que le chien, qui lui faisait honte, méritait d’être aimé.
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