Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Page : Sous nos rois de la première race, la jeune noblesse était instruite dans les maisons des grands seigneurs, d’où elle était ensuite admise à la cour des rois. Cette coutume subsistait encore du temps de Montaigne, et il en fait l’éloge en ces termes : « C'est un bel usage de notre nation, qu’aux bonnes maisons nos enfants soient reçus pour y être nourris et élevés pages comme en une eschole de noblesse, et est discourtoisie, dit-on, et injure d’en refuser au gentilhomme ». La facilité d’entrer de bonne heure dans le service militaire a rendu ce secours mutuel moins nécessaire.
Le jeune Bayard, au sortir de l’école, fut placé par ses parents dans la maison de l’évêque de Grenoble, son oncle, qui le mena à la cour de Savoie. Le prélat ayant été admis à la table du duc : « Durant icelui (dîner) estoit son nepveu le bon chevalier (Bayard), qui le servait de boire très bien en ordre, et très mignonnement le contenoit », Qu’on lise les chapitres III, IV et V de la vie du chevalier Bayard, on y trouvera des détails capables de donner une juste idée de la protection que les seigneurs accordaient aux jeunes gens attachés à leur service, de l’émulation qu’ils leur inspiraient par leurs éloges, et des efforts que ces jeunes élèves faisaient continuellement pour mériter leurs bonnes grâces.
Voir aussi la page Serviteurs, valets et damoiseau, plus complète sur le sujet.
Costume de page — Ce joli costume se compose d’un surcot vert, à manches courtes et larges, et par dessous, d’un justaucorps complet de tricot mi-parti de rouge et de bleu. La toque de velours bleu, brodée d’or, est surmontée de deux plumes blanches.
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