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Fourrure

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 

Fourrure portée par Jeanne de Chalon, dessin de Léopold Massard - reproduction © Norbert Pousseur

 

Fourrure : L’usage de garnir les habillements d’hommes et de femmes de fourrures se perd dans l’antiquité. Avant que les étoffes fussent inventées, on se couvrait de la dépouille des animaux. Celle du lion, du tigre, de l’ours, devint le vêtement de celui qui les avait terrassés, vaincus, dépouillés; elles étaient des insignes pour ceux qui les portaient. Ensuite, on doubla les manteaux, les pourpoints de fourrures ; les femmes s’en servirent aussi pour leurs ajustements. Les fourrures passèrent dans tous les états. Les prêtres portèrent des aumusses, les juges des simarres doublées d’hermine. Au siècle dernier, tous les gens de robe portaient des habits, ou fourrés, ou garnis, ou bordés de fourrures. Cet usage n’a plus que quelques partisans; mais les plus riches fourrures garnissent les robes, composent les palatines, les collets des quirogas de nos dames et des redingotes de nos élégants.

Dans un livre imprimé en 1597, intitulé les Chastes Amours d’Hélène de Marte et de Valentin du Soleil, on lit, après mille et une aventures des deux amants, les pages suivantes qui en sont le dénouement:

« Valentin sentit enfin qu’il ne serait jamais aimé d’Hélène, et se retira dans son château de Rupignan, qu’il avait conquis. Ce fut là que les blessures qu’il avait reçues en combattant le duc de Juliers, s’étant rouvertes, il empira en priant le Ciel de le venger d’une inhumaine dont les rigueurs lui arrachaient la vie. Le jour même que son corps fut inhumé, on vit paraître sur la tombe un tournesol ; et c’est de là que le malheureux amant a été appelé Valentin du Soleil. Au moment de la mort de ce chevalier, un prodige effrayant manifesta l’indignation du Ciel, aux yeux de toutes les personnes qui habitaient le château de Mont-Belliard. Hélène sentit quelque chose au-dedans d’elle ; son corps se raccourcit et se couvrit entièrement de poils ; elle se transforma aux yeux de tous ceux qui étaient présents, en une petite bête sauvage, qui, s’élançant du lit où elle était, courut dans la forêt, poursuivie par les chiens. On a depuis appelé cet animal marte, et c’est de sa peau que les dames font des fourrures précieuses. »

L’auteur prend de là occasion, en plaignant le marquis de Marte  d’avoir donné le jour à une fille si orgueilleuse, de recommander aux dames et aux demoiselles de se ressouvenir du sort d'Hélène de Marte, et de traiter leurs amants avec moins de rigueur.

 


Vers Jeanne de Chalon portant de la fourrure Fourrure portée par Jeanne de Chalon

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.


 

 

 

 

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