Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Le régiment des Gardes-Suisses paraît prendre son origine d’un corps de cette nation qui combattit à Arques en 1589 ; mais ce n’est qu’en 1616 qu’il prit la qualité de régiment des Gardes. Avant ce temps, Henri IV et Louis XIII n’avaient eu pour leurs Gardes-Suisses que deux seules compagnies.
En 1665, les vingt compagnies composant le régiment des Gardes- Suisses étaient de cent soixante-dix hommes, formant un total de trois mille quatre cents hommes, officiers compris.
Un lieutenant-colonel fut nommé en titre d’office en 1689, et deux majors créés en 1691.
Ce corps avait le premier rang parmi les régiments suisses qui étaient au service de France, et marchait immédiatement après le régiment des Gardes-Françaises. Ces deux corps faisaient le service ensemble ou alternativement.
En 1714, le régiment des Gardes-Suisses était de douze compagnies de deux cents hommes chacune, y compris la compagnie générale, et formait quatre bataillons. ...
De nombreux changements eurent lieu depuis ; mais il serait trop long de les rapporter tous. Nous nous bornerons à faire connaître ici l’organisation de 1768, qui n’a éprouvé que de très légères modifications.
A cette époque le régiment des Gardes Suisses fut composé d’un état-major, d’une compagnie générale, de quatre compagnies de grenadiers et de onze compagnies de fusiliers, formant quatre bataillons de quatre compagnies chacun.
L’uniforme de ces gardes était : habit écarlate ; parements, revers et collet bleu de roi ; doublure, veste, guêtres et culottes blanches ; col rouge, poches en travers ; brandebourg en galon de fil blanc ; chapeau bordé de blanc, garni de trois houppettes. Il prit depuis le bonnet à poil comme les Gardes-Françaises.
Les drapeaux, au nombre de douze, étaient en flammes noires, rouges, bleues et aurore, par opposition à chacun des quatre carrés formés par une croix blanche qui les partageaient.
Le régiment des Gardes-Suisses reçut une nouvelle formation en 1792, mais bientôt après, tous les régiments de cette nation ayant été licenciés, il éprouva le même sort.
Costume de Garde-suisse : Les Gardes-Suisses du Roi portaient en 1586 un uniforme mi-parti de trois couleurs, et mi-parti de deux. L’agencement de cet habillement nous semble venir de ce que les hommes qui composaient ce corps étaient étrangers à la nation chez laquelle ils servaient. Cette conjecture acquerra quelque degré de réalité si l’on fait attention qu’une partie de cet uniforme est formé des mêmes couleurs que les houppettes des Gardes-du-corps et des Mousquetaires.
Sur cette figure de garde-suisse la partie droite se présente ainsi : le bout de la manche est en drap d’argent ; tout l’avant-bras est vermillon ; la bouffette, en commençant par la partie inférieure, est vermillon, bleu et argent ; la trousse, est argent, vermillon, bleue et argent le bas est argent, et est en outre attaché au-dessus du genou et retenu dans toute sa longueur par une bande vermillon. La partie gauche de cet habillement est bleu et vermillon : ainsi le pourpoint, dont le bout de la manche est argent, est bleu avec des taillades vermillon ; la bouffette est à bandes longitudinales bleu et vermillon ; la trousse est vermillon et bleu; le bas est bleu et noué au-dessous du genou par un ruban vermillon. Les souliers, le fourreau du sabre dont le pommeau et la croisette sont argent, et le bonnet, sont noirs, ainsi que le ceinturon. Le bonnet est orné d’un ruban argent et d’une houppette vermillon, bleue et blanche.
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