Gravures (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Le costume de cette figure est celui de l’un des grands feudataires (vassal) de la couronne qui assistèrent au sacre de Charles V. Sa robe de dessous est de damas rouge ; son manteau violet est garni d’une pèlerine d’hermine, et il porte sur la tête une toque de velours bleu, qui se relève de côté, doublée de velours blanc et ornée d’une couronne d’or.
Cette figure est extraite de la miniature du manuscrit de Froissart qui représente la cérémonie du sacre de Charles V, dans l’église de Reims.

Seigneur de la cour du roi Jean (14ème siècle), (figure copiée sur une miniature du premier volume de Froissart, Mss. de la Bibliothèque du Roi, n° 83o, f. 187, qui représente l’arrestation de Charles-le-Mauvais, par le roi Jean en personne), représente un seigneur de la cour du roi Jean ; sa robe de damas rouge, étoffe que l’on tirait alors de l’Orient, comme l’indique son nom, est serrée à la taille par un ceinturon noir et or auquel est suspendue une dague ou miséricorde, et sur le devant, une espèce de portefeuille qui servait de bourse. La table sur laquelle il s’appuie est couverte d’un riche tapis oriental de drap d’or.
Damas : substantif masculin. Étoffe faite de soie, qui a des parties élevées qui représentent des fleurs, ou autres figures. C’est une espèce de mohere (moire ? mohaire ?) et de satin mêlés ensemble, en telle sorte que ce qui n'est pas satin d’un côté, l'est de l’autre. L’élévation qui fait le satin d'un côté, de l’autre fait le fonds. Les fleurs ont le grain de satin, et le fonds a un grain de taffetas. Elle est ainsi nommée, à cause quelle est venue originairement de Damas en Syrie.
Damassé, adjectif. Linge qui est fait en forme de damas, qui représente des fleurs, des paysages, et des figures. Un service de table damassé, une nappe damassée.
On appelle aussi une étoffe de soie damassée, celle qui paraît de damas d’un côté, et qui a un envers tout uni.
Miséricorde : On appelait ces sortes de poignards miséricordes, parce que le chevalier, après avoir renversé son ennemi, s’en servait pour chercher le défaut de sa cuirasse et lui faire crier merci !

Seigneur du 14ème siècle, en en grande robe et bonnet à plume, costume tiré de la collection Gaignières, conservé au cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roi.
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