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Anne de Bretagne, reine de France
1476 - 1514

Les costumes en France à travers les âges

Anne de Bretagne, reine de France, dessinée  par J.A. Lafosse - Gravure reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

 

Sur cette gravure, Anne de Bretagne porte une robe traînante bleu-outremer, doublée et bandée de fourrure, ouverte par devant et laissant voir le vêtement de dessus, qui est ici de soie blanche. La coiffure est également blanche et plissée comme les bonnets des dames de nos jours. Sur cette coiffure est un voile de drap d’or orné de perles et de pierreries. Cette reine porte deux colliers; les ornements de l’un d’eux sont semblables à ceux du voile. Les manches de la robe de dessus sont amples et ont de larges parements de fourrure. La ceinture est or ; elle se termine par un gland à fines papillotes d'or et tombe sur le devant jusqu’à mi-jambe.

 

Gravures (de Jean-Adolphe Lafosse) et texte extrait de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Voir aussi la statue d'Anne de Bretagne au jardin du Luxembourg, sur ce site

 

Anne de Bretagne, reine de France, fille de François II, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, naquit à Nantes le 14 février 1476. N'ayant encore que cinq ans, elle fut promise à Édouard, prince de Galles, fils aîné d’Édouard IV,roi d’Angleterre ; mais la mort violente de ce jeune prince, arrivée deux ans après, rompit ce mariage.
Le vieux duc de Bretagne descendait au tombeau ; se voyant sans enfants mâles, il tourna toute sa tendresse du côté de sa fille aînée. Il en confia l’éducation à Françoise de Dinant, dame de Laval, qui l’éleva comme une princesse destinée à partager un jour un des premiers trônes de l’Europe. Anne répondait aux soins de sa gouvernante par une grande pénétration d’esprit et beaucoup de facilité. Ces qualités, jointes à une grande beauté, la firent rechercher à treize ans par tout ce que l’Europe avait de princes dignes d’elle. Alain, sire d’Albert, Louis XII, alors duc d’Orléans, et Maximilien d’Autriche, roi des Romains, depuis empereur, firent jouer auprès du duc de Bretagne tous les ressorts de la politique pour obtenir sa fille. Charles VIII, roi de France, la demandait aussi pour lui-même.

La mort du duc de Bretagne et l’embarras où se trouvèrent les états de Bretagne, les déterminèrent à préférer Maximilien, en 1490, et le mariage fut célébré par procuration. Il fut rompu la même année par la crainte qu’eurent les Bretons des armes du roi de France, et leur princesse fut enfin mariée, le 16 décembre 1491 à Charles VIII

En se mariant avec Charles VIII, Anne de Bretagne se réserva la souveraineté de ses États, et il fut inséré dans le contrat « que le roi venant à mourir sans enfants, la reine serait obligée d’épouser son successeur à la couronne, et que si elle le précédait, le duché demeurerait au roi. »

Anne gouverna le royaume avec une grande habileté pendant l’expédition de Charles VIII en Italie ; elle était sincèrement attachée à ce prince, peu favorisé des dons de la nature, mais d’une bonté si parfaite,qu’il était impossible de ne pas l'aimer. A la mort de ce monarque, qui arriva le 7 avril 1498, Anne donna les plus grandes marques de douleur, et prit le deuil en noir. quoique les reines jusqu'alors, l’eussent porté en blanc. La perte de son époux lui rappelait vivement la mort des trois fils qu’elle en avait eus ; mais sa douleur ne l’empêcha point de penser aux intérêts des Bretons ; elle se retira au milieu d’eux, à Rennes, et fit plusieurs ordonnances.

Louis XII craignait de perdre une si belle occasion de réunir la Bretagne à la couronne, et bailleurs il avait montré une passion assez vive pour l’héritière de ce duché, avant qu’elle épousât Charles VIII. Il demanda et obtint son divorce avec Jeanne, seconde fille de Louis XI, et le 8 janvier 1499, il épousa la veuve de son prédécesseur. De cette union naquirent plusieurs enfants ; deux filles seulement vécurent. L’aînée, Claude de France, épousa le duc d’Angoulême,qui régna sous le nom de François 1er. C’est alors que le duché de Bretagne fut irrévocablement réuni à la couronne.

Pour faire l’éloge de la reine Anne, il suffirait de remarquer quelle captiva sans partage Louis XII, connu par l’inconstance de ses amours, et quelle soutint constamment contre toutes les cabales de la cour, le cardinal d’Amboise, l’ami et le premier ministre de son époux. On a dit que François Ier avait attiré les femmes à la cour ; il trouva cet usage établi par la reine Anne, qui aimait l’éclat, la représentation, et qui fixa auprès d’elle un grand nombre de Demoiselles auxquelles on donnait le titre de Filles d’honneur de la reine, titre bien mérité, car jamais les mœurs en France ne furent meilleures qu’à cette époque. Les Filles de la reine ont été remplacées en 1673 par les Dames du palais.

Les revenus du duché de Bretagne, que la reine s’était réservés, étaient employés par elle à soulager les veuves, les orphelins; les religieux. Elle étendait aussi ses bienfaits sur les savants ; et lorsque le roi alla combattre en Italie, elle se rendait à Lyon, afin d’être plus à portée de faire des présents aux capitaines qui se distinguaient.
Malgré ses libéralités et son goût pour les fêtes, elle administrait ses revenus avec tant d’ordre que son trésor était toujours rempli. Aussi lorsqu'en 1501 les chrétiens se liguèrent contre les Turcs, elle équipa à ses frais douze des plus grands vaisseaux de cette expédition.

Cette princesse ne fut point sans quelques défauts. Son caractère la portait à dominer, et elle gouverna Louis XII. Quelques actions de sa vie ont autorisé à croire quelle poussait la fierté jusque ne pouvoir supporter jusque ne pouvoir supporter une insulte sans en tirer vengeance. Le maréchal de Gié en fit une funeste épreuve.
Mais les vertus qu'elle possédait, les bienfaits sans nombre quelle répandait, la pureté de ses mœurs ont rendu sa mémoire chère aux Français. Elle mourut au château de Blois, le 9 janvier 1514, et fut enterrée à Saint-Denis : c’est la première reine de France qui avait eu des gardes, des gentilshommes à elle, et qui ait donné, en son nom, audience aux ambassadeurs ; mais elle agissait en cela comme souveraine de Bretagne.

Il est à remarquer qu’après la mort d’Anne de Bretagne, Louis XII porta le deuil en noir, contre la coutume de nos rois.

Dans Gaignères (bibliothèque royale) on voit que parmi les hérauts dermes qui assistent à ses funérailles avec des hoquetons mi-partis aux armes de France et de Bretagne, quelques-uns ont des moustaches relevées.


Anne de Bretagne, reine de France en deuil, dessinée  par J.A. Lafosse - Gravure reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Cette seconde gravure représente Anne de Bretagne assise et en habit de deuil ; un petit chien blanc est couché sur les bords traînants de sa robe ; sur sa coiffure, qui est blanche,est posée une pièce d'étoffe carrée, qui lui couvre le front jusqu'aux yeux. Près d’elle est un perroquet vert dans une cage.

Il paraît que les perroquets avaient été apportés depuis peu en France, car en 1468, lorsque Louis XI fit enlever tous les oiseaux des Parisiens qui avaient appris à parler, pour savoir s’il n’y en avait pas quelqu’un qui parla de l’affaire de Péronne, l’auteur de la Chronique ne fait mention que des pies, des geais et des chouettes. Il n’aurait pas manqué de parler des perroquets, s’il y en avait eu alors en France.

 

Charles VIII,  gravure sans doute de Léopold Massard - reproduite et restaurée par © Norbert Pousseur
Charles VIII, 1er époux d'Anne de Bretagne

 

Louis XII écrivant, 57ème roi de France - gravure sans doute de Lafosse - reproduite et restaurée par © Norbert Pousseur
Louis XII, 2ème époux d'Anne de Bretagne

 

 

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Anne de Bretagne, reine de France, dessinée  par J.A. Lafosse - Gravure reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
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