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Bourgeoise et autres dames de 'qualité'
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Gravures (de Léopold Massard pour certaines) et textes extraits de l'ouvrage
L’habillement des dames a éprouvé en France un nombre infini de révolutions ; il ne paraît pas cependant qu’elles se soient beaucoup occupées de parures pendant près de neuf siècles. Rien de plus simple que leur coiffure, de moins étudié que leur frisure, de plus uni, ni en même temps de plus fin que leur linge. Leurs robes étaient si serrées qu’elles laissaient voir toute la finesse de leur taille, et étaient si haut montées qu’elles leur couvraient entièrement la gorge. On nommait ces robes cottes-hardies. L’habillement des veuves avait beaucoup de ressemblance avec celui de nos religieuses. De la Mode du 14ème au 18ème siècle En 1464, Ollivier de La Marche, poète et guerrier, conseille aux dames, dans son poème intitulé le Triomphe des Dames, de prendre une parure allégorique et morale, dont il leur donne les détails suivants. Il leur propose des pantoufles d'humilité, des souliers de bonne diligence, des chaussettes de persévérance, des jarretières de ferme propos, une cotte de chasteté, un demi-ceint de magnanimité, un épinglier de patience, une bourse de libéralité, un couteau de justice, une bague de foi, un peigne de remords de conscience, un chaperon de bonne espérance, etc. Sous François Ier, les dames à la grande gorge (c’est ainsi que l’on appelait vulgairement les dames considérables) avaient des manches si larges que chacune suffirait pour faire à présent une robe tout entière. Les hommes, et même le roi, avaient des manches que l’on appelait de deux paroisses parce qu’elles étaient l’une d’une couleur et l’autre de l’autre, et toutes deux d’étoffes différentes. Le mot de deux paroisses venait de ce que chaque paroisse habillait ses paroissiens de la même couleur, surtout quand elle les envoyait à la guerre: cette espèce d’uniforme faisait qu’ils se reconnaissaient entre eux. Il fallait être fort riche pour avoir un habit de velours entier ; mais du moins on portait le devant de son habit de cette étoffe, et le dos d’une autre qu’on appelait ostade. Comme elle était fort légère, ceux qui portaient ces demi-habits semblaient ne rien avoir sur le corps, et ces habits avaient pris le nom de nihil au dos. Du temps de Varron, on montrait encore la quenouille et le fuseau de Tanaquile, femme de Tarquin l’Ancien, chargée de la même laine que filait cette reine, et la robe qu’elle avait tissue pour son gendre Servius Tullius. Ces espèces de reliques étaient placées dans le temple de la Fortune, à Rome Ce n’est qu’au XVIe siècle que les femmes honnêtes, en France, ont découvert leur poitrine. Maintenant l’habillement des dames est celui des Grâces ; les modes les plus élégantes se succèdent ; et toutes font des Françaises le type du bon goût uni à la dignité et souvent à la modestie. .../... 14ème siècle
Les habitants du midi de la France ont toujours eu quelque chose de particulier dans leur costume. Peut-être ne serait-il pas impossible de retrouver aujourd’hui dans les larges bonnets que portent à Bordeaux, durant les jours de fêtes, les femmes du peuple, et particulièrement les marchandes de poissons, une tradition fidèle de la coiffure à deux pointes que portaient, au XIVe siècle, les bourgeoises de cette ville, et dont notre planche offre un exemple.
Les robes longues à manches, étroites de taille et sans aucun ornement, comme celle dont est revêtue cette noble, étaient portées par les dames de la plus haute distinction dans l’intérieur de leurs appartements, et lorsqu’elles n’étaient point en cérémonie : la mode en dura longtemps.
16ème siècle
Il y a toujours eu en France plusieurs genres de toilette pour les dames, et ce serait une entreprise longue et pénible, impossible même, que de les énumérer. Nous dirons seulement que la figure ci--dessus, représente une bourgeoise au temps de Charles IX. Ce costume, pour n’être point chargé d’or et de pierreries, est d’un piquant effet pittoresque, et donne à connaître, à peu de chose près, celui des autres femmes de cette classe de la société. La robe de dessus est brun-foncé ornée de passements noirs ; les bouffettes sont aussi brun-foncé, mais avec des dessins noirs; les manches sont vert-clair. La robe de dessous et le tour de gorge sont laque-foncé. La collerette, la fraise et les manchettes sont blanches. Le chaperon, superposé sur un scoffion blanc, est noir.
Ce costume est riche, élégant et d’un bel agencement. Le corps de robe et les manches sont façonnés de bandes longitudinales alternativement jaune et noir; les bouts de manche sont disposés de même, mais ils sont noir et bleu-céleste. La robe de dessus, faite en coquille et attachée sur le devant par des nœuds de ruban noir, est noire. Celle de dessous est jaune avec des dessins jaune-foncé, et ornée de passements verts. Les souliers sont blancs avec des rosettes cramoisies. Le collet montant est blanc azure et bordé d’une dentelle argent. La coiffure en cheveux est à deux étages, et ornée de plusieurs nœuds de ruban bleu. Le collier est argent ; l’ornement qui recouvre la gorge, est bleu.
Il fut un temps où les dames françaises n’allaient plus que masquées dans les rues, dans les promenades, en visite, même à l’église. Cette figure représente une demoiselle en masque. Ce costume, de mode sous Henri III, se compose de deux robes : celle de dessus est bleu avec des dessins argent ; la jupe, le corsage orné de parfilures or, et les entournures des manches décorées d’étoiles or, de la robe de dessus sont noirs. Les manches, à taillades laque-amarante, sont blanches dans leur milieu, et bleu outre-mer des deux côtés. A ces mêmes manches sont adaptées, de distance en distance, des attaches ou rubans laque-amarante. Ces attaches se reproduisent sur le devant de la robe de dessus. Cette figure tient d’une main un masque noir, et de l’autre un manchon, ou, comme on l’appelait alors, une contenance laque-orange. Au côté droit de la robe de dessus pend un ornement que nous croyons être un miroir, et au côté gauche un éventail. La coiffure est noire.
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