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Jean III de Chalons
comte d'Auxerre et de Tonnerre
1292 - 1361

Les costumes en France à travers les âges

Jean III de Chalons dessiné  par Léopold Massard - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

 

Jean de Chalons, troisième du nom, comte d’Auxerre et de Tonnerre, succéda, en 1346, à Jean II, son père, dans ces deux comtés, ainsi que dans les baronnies de Rochefort, de Saint-Aignan et de Montjai (Montaigu). Sa naissance illustre et son mérite personnel l’avaient déjà placé au premier rang parmi les seigneurs du royaume, lorsqu’il fut élevé à la charge de grand-bouteiller de France, l’une des cinq grandes charges de la couronne. En 1356, il fut pris à la bataille de Poitiers, et conduit en Angleterre avec le roi Jean.
Pendant sa captivité, les Anglais et les Navarrois réunis prirent, le 8 décembre 1358, le château de Regennes, qui appartenait à l’évêque d’Auxerre, et le 10 mars suivant ils se rendirent maîtres de la ville d’Auxerre par surprise, et menacèrent d’y mettre le feu ; les Auxerrois se rachetèrent de ce malheur en payant aux Anglais 50 mille sous d’or au mouton. La même année, le roi d’Angleterre, Edouard III, vint en personne mettre le siège devant Tonnerre. La ville, dit Froissart, se défendit bien, et là eut grand assaut et dur, et là fut la ville de Tonnerre prise par force. Le monarque anglais s’étant donc emparé de la ville basse, y fit reposer ses soldats pendant cinq jours, durant lesquels ils burent plus de trois mille pièces de vin : il les conduisit ensuite à l’attaque du château. Mais Baudouin d’Hennequin, grand-maître des arbalétriers, le défendit avec tant d’acharnement, qu’Édouard fut obligé de se retirer, après avoir fait des pertes considérables. Il s’en vengea en mettant le feu à la ville, qui fut détruite de fond en comble. De retour en France, en 1360, avec le roi son maître, le comte Jean accorda de grands privilèges aux deux villes d’Auxerre et de Tonnerre, pour les indemniser.
Il mourut, suivant l’opinion de plusieurs historiens, vers 1366 ; mais nul monument ne marque d’une manière précise l’époque de sa mort. Il laissa, de Marie Crespin sa femme, dame de Louves et de Boutavant, un fils nommé Jean, qui lui succéda, et deux filles, Marguerite, morte sans alliance, et Mahaud, femme de Jean d’Antigni.

 

Notre planche représente Jean de Châlons, encore jeune. Il porte des chausses de tricot rouge, et une espèce de veste à longues manches en velours bleu, orné de quelques liserés d’or. Ses souliers à la poulaine, de la plus longue dimension, sont gris-perle, et son chapeau de velours rouge, dont les bords relevés sont noirs, est orné d’une longue plume blanche. Ce costume, aussi simple qu’élégant, est tiré de la collection Gaignières, conservé au cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roi.

 

Les sous d’or au mouton, ainsi nommés parce qu’ils portaient l’agneau pascal pour effigie, avaient cours pour 12 sous 6 deniers : ils étaient d’or fin et de la taille de 104 au marc. Ainsi 50 mille moutons pesaient 480 marcs 6 onces 1 gros 16 grains, à 828 livres 12 sous le marc. Ils vaudraient aujourd’hui 398,365 livres 5 sous 5 deniers, ou environ 400 mille francs (soit proche de 1 million d'euros en 2018).

Soulier à la poulaine : Sous Philippe-le-Bel, le soulier se releva excessivement en hauteur, et le bec en devint plus ou moins long. Les gens du commun les portaient ordinairement d’un demi-pied ; la mesure des plus riches bourgeois était d’un pied ; les grands seigneurs, les princes lui donnèrent la longueur de deux pieds. Le bec était quelquefois orné de deux cornes, d’autrefois d’énormes griffes, de figures, d’ongles, de grotesques de différentes formes. Cette chaussure se nommait à la poulaine. Elle fut portée à un tel excès d’extravagance qu’on fut forcé, pour le réprimer, d’employer contre elle et l’autorité ecclésiastique et l’autorité séculière.

Chausse, substantif féminin. Un bas, ce qu’on met sur la jambe pour couvrir sa nudité, ou pour la tenir chaudement. Ce mot vient de calga, qui avait été fait de caliga, d’où vient aussi le mot de chausson et de calçon. Ménage. Du Cange le dérive de caltia, mot de la basse Latinité qu’on a dit dans le même sens, quod interdum cum calceis coniangeretur et una calceretur.
Chausses, au pluriel ou Haut-de-chausses, signifie la partie inférieure de l’habit d’un homme, qui lui couvre les fesses, le ventre et les cuisses. Les canons des chausses sont les deux côtés par où on passe les jambes. Chausses à tuyaux d'orgues, ce sont des chausses qui sont si amples, que les plis qu’elles font naturellement imitent les tuyaux d'orgues.
Chausses, signifie aussi, des trousses ou grègues ou culottes d’un Page. Ce Gentilhomme a quitté les chausses depuis peu pour dire, il est sorti de Page.
Chausses, se dit proverbialement en ces phrases.
On dit à celui qu’on veut chasser d’auprès de soi, Va te promener, tu auras des chausses, ou simplement, Va-t’en, tire tes chausses.
On dit aussi de ceux qui se sont mis en sureté par la suite, qu’ils ont bien fait de tirer leurs chausses.
On dit pour se moquer de la pauvre Noblesse, C’est un Gentilhomme de Beauce, qui se tient au lit quand on recoud ses chausses.
On dit aussi, Il est si pauvre qu'il n’a pas de  chausses.
On dit d’un jeune homme, qu’il à la clef de ses chausses, quand il est hors d'âge d'avoir le fouet.
On dit des Sergents qui mènent un homme prisonnier, qu’ils le tiennent au cul et aux chausses.
On le dit aussi des parties adverses qu’on a réduites à l’extrémité, qui ne peuvent plus fuir leur condamnation, ou de qui on juge le procès, qu’on les tient au cul et aux chausses.
On dit d’une femme qui gourmande son mari, qui fait les affaires de sa maison, qu’elle porte le haut-de-chausses.
On dit à celui à qui on voit des bas dépareillés, qu’il a des chausses de deux Paroisses.

 

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