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Charles le Téméraire, duc de Bourgogne
1433 - 1477

Les costumes en France à travers les âges

Charles le Téméraire, dessiné par Massard - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert PousseurFrontispice par Rogier van der Weyden des Chroniques de Hainaut - Gravure retravaillée  par © Norbert Pousseur

Gravure de Léopold Massard et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

 

Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne, fils de Philippe-le-Bon et d’Isabelle de Portugal, né à Dijon en 1433, se distingua sous le nom de comte de Charolais, à la bataille de Rupelmonde, avant d’avoir atteint sa dix-neuvième année.
La violence de son caractère se manifesta d'abord par l’aversion qu’il conçut pour les seigneurs de la maison de Croï, favoris de son père, et ensuite par la haine profonde qu’il voua au roi Louis XI. Un parti de mécontents s’étant formé contre ce monarque, il en prit le commandement ; puis, traversant la Flandre et l’Artois, il arriva devant Paris, à la tête de vingt-six mille combattants. L’évêque de cette ville, Alain Chartier, député par le roi, s’étant présenté pour lui adresser des remontrances sur l’injustice de la guerre qu’il déclarait à son souverain : « Dites à votre maître, lui répondit-il, qu’on a toujours trop de motifs contre un prince qui sait employer le fer et le poison, et qu’on est bien sûr, en marchant contre lui, de trouver nombreuse compagnie en route. Au reste, je n’ai pris les armes qu’à la sollicitation des peuples, de la noblesse et des princes : voilà mes complices ».
La bataille de Montlhéry fut engagée, et la victoire resta à l'héritier de Bourgogne, qui conçut dès lors pour ses talents militaires cette aveugle présomption à laquelle on peut attribuer ses revers. Charles succéda à son père en 1467 ; presqu’aussitôt il vainquit, à Saint-Tron, les Liégeois, et déploya contre eux la dernière rigueur ; ensuite il se vengea, d’une manière non moins terrible, sur les Gantois, les concessions que ceux-ci lui avaient extorquées avant cette expédition. L’année suivante, ayant épousé Marguerite d’York, sœur du roi d’Angleterre, il résolut de renouveler la guerre civile en France ; mais Louis le désarma en lui donnant 120 mille écus d’or. Le 3 octobre suivant, le monarque et le duc ont une entrevue à Péronne, pour régler leurs différends. Là, le duc apprend que les Liégeois, excités par le roi, viennent de se soulever de nouveau, et de s’emparer de Tongres. Charles entre en fureur ; Louis emploie inutilement les serments pour se disculper ; il est arrêté et gardé à vue. Le duc, après avoir hésité entre les partis les plus violents, l’oblige à signer un traité, dont la condition la plus humiliante est qu’il marchera avec lui contre ces mêmes Liégeois qu’il avait soulevés. Charles arrive devant Liège, accompagné du roi. La ville est prise d’assaut, et abandonnée à la fureur des soldats.

C’est surtout depuis ce triomphe que le caractère du duc de Bourgogne prit les derniers traits de cette cruauté farouche, qui le rendit le fléau de ses voisins et l’artisan de sa propre ruine. Édouard IV lui envoya, en 1470, l’ordre de la Jarretière. Il reçut en Flandre, peu de temps après, Édouard lui-même, qui vint chercher un asile auprès de lui. Charles lui fournit de l’argent et des vaisseaux pour repasser en Angleterre. Vers la fin de la même année, la guerre recommence entre le roi de France et le duc de Bourgogne ; jamais Charles ne mérita mieux que dans cette guerre le surnom de Téméraire. Forcé de demander une trêve, il ne tarde pas à reprendre les armes, publie un manifeste contre le roi, qu’il accuse de sortilège et d'empoisonnements, passe la Somme à la tête de quatre-vingt mille combattants, prend d’assaut la ville de Nesle qu’il livre aux flammes, et dit, avec une tranquillité barbare, en la voyant brûler : « Tel fruit porte l’arbre de guerre. »

Ennemi du repos, insensible aux plaisirs, n’aimant que la destruction et le carnage, écrasant le peuple pour enrichir les grands ; et malgré son orgueil, possédant l’art de se faire des alliés, Charles, qui se croyait égal en puissance à Louis XI, souffrait impatiemment de se voir son inférieur en dignité. Il projette alors d’étendre sa domination du côté du Rhin, et de faire ériger ses états en royaume, sous le nom de Gaule-Belgique, Il vient trouver l’empereur, Frédéric III, à Trêves, pour obtenir le titre de roi et de vicaire-général de l’empire, que Frédéric lui avait promis, à condition qu’il donnerait Marie, sa fille, en mariage à l’archiduc ; mais aucun des deux ne voulant s’engager le premier, ils se séparent mécontents l’un de l’autre, et la négociation est rompue. Charles, qui voulait ajouter à ses États la Lorraine et la Suisse, était bien sûr, s’il eût réussi, de se faire roi sans la permission de personne.
Cependant, Louis XI travaillait à lui susciter de nouveaux embarras, en excitant contre lui l’Autriche et les Suisses. Dès lors, Charles forme la résolution de le détrôner, et se ligue, pour ce dessein, avec le roi d’Angleterre ; mais obligé démarcher au secours de l’évêque de Cologne, son parent, il perd dix mois devant Neuss, dont il fait inutilement le siège, et vole ensuite en Lorraine pour se venger du duc René, qui, excité par la France, lui avait déclaré la guerre.
Après avoir terminé la conquête de la Lorraine par la prise de Nancy, où il entre en vainqueur en 1475, il tourne ses armes contre les Suisses ; et malgré les représentations de ces paisibles montagnards, qui lui disent que tout ce qu’il pourrait trouver chez eux ne « valait pas les éperons des chevaliers de son armée, » il prit la ville de Granson, et fit passer au fil de l’épée huit cents hommes qui la gardaient ; mais cette barbarie ne tarda pas à être vengée, par une victoire signalée que les Suisses remportèrent sur lui, près de cette même ville, le 3 mars 1475. La perte de cette bataille le jette dans une noire mélancolie, qui altère son esprit et sa santé. Il entre en Suisse avec une nouvelle armée, et, le 22 juin, perd par les mêmes fautes la bataille de Morat. Le duc de Lorraine, qui avait combattu dans l’armée des Suisses, mène les vainqueurs devant Nancy, qui capitule le 6 octobre. Aux premières nouvelles de ce siège, Charles rassemble son armée et se rend en Lorraine, pour arracher la victoire au duc René. Il charge le comte Campobasso de la principale attaque, et, instruit par Louis XI lui-même que cet officier le trahit, il ne regarde cet avertissement que comme un piège. Campobasso fait traîner le siège en longueur, et donne ainsi le temps à René de s’avancer avec vingt mille hommes.
A son approche, il passe avec ses troupes du côté de l’ennemi, et laisse l’armée de Charles réduite a quatre mille hommes. Contre le sentiment de son conseil, ce prince veut combattre avec des forces inégales. Le 5 janvier 1477, les deux armées en viennent aux mains. Les ailes de l’armée bourguignonne sont enfoncées et dispersées ; et le corps de bataille où combattait le duc en personne est attaqué de front et sur les flancs. Charles s’arme aussitôt de son casque, et, voyant tomber à ses pieds un lion d’argent doré qui lui servait de cimier, il dit avec étonnement : Ecce magnum signum Dei (c'est un grand signe de Dieu). Mis en déroute et entraîné par les fuyards, on le trouva mort, deux jours après la bataille, dans un ruisseau glacé où son cheval s’était embourbé. On crut du moins le reconnaître a des signes certains, et le duc de Lorraine, son vainqueur, lui fit de magnifiques obsèques. Beau cousin, lui dit-il en lui jetant de l’eau bénite, vos âmes ait Dieu ; vous nous avez fait moult de maux et de douleurs. C’est en effet la seule oraison funèbre que méritent les conquérants.

La mort de Charles qui semblait destiné à replonger la monarchie dans l’ancien chaos, forme une époque remarquable dans notre histoire ; avec lui s’éteignit en France le système monstrueux du gouvernement féodal. Ce prince eut cependant quelques vertus ; il n’était cruel qu’à la guerre ; la droiture et la justice n’étaient pas exclues de l’administration de ses États, et rien dans son gouvernement ne se ressentait de la dureté avec laquelle il se traitait lui-même. Il fut inhumé à Nancy ; mais en 1550, Charles-Quint, son arrière-petit-fils, fit transporter ses restes à Bruges. De ses trois mariages, il ne laissa que Marie, née d'Isabelle de Bourbon, sa seconde femme.

 

Son costume : Ce prince est ici représenté avec une longue robe, doublée d'hermine, fermée par devant et ceinte ; le chaperon sur l’épaule ; l'escarcelle et le poignard à la ceinture. On le représente aussi avec un haut collet et une casaque à mahoitres descendant jusqu’aux genoux.

Vis à vis de la gravure de Massrd, le même personnage détouré provenant du Frontispice de Rogier van der Weyden des Chroniques de Hainaut (voir sur Wikipedia) - L'attitude générale est la même, les bras sont disposé de la même façon... Il semblerait que Léopold Massard se soit inspiré de ce tableau.

 

Campobasso : Quelques auteurs attribuent la trahison de Campo-Basso au ressentiment d'un soufflet, que le duc de Bourgogne lui avait donné dans un moment de colère. Pierre-Mathieu, dans son histoire de Louis XI, s'exprime ainsi à ce sujet : « Le soufflet que Campo-Basso avait reçu du duc de Bourgogne, soufflait dans son cœur le feu de sa vengeance. »  Si cette anecdote est vraie, elle est une nouvelle preuve du caractère violent et fougueux de Charles.

 

 

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