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Portraits du 17ème siècle des rois de France,
selon l'ordre chronologique établi par Louis Boissevin

 

Les rois de France
par ordre chronologique


 

1- Pharamond

2 - Clodion le chevelu

3 - Mérovée

4 - Childéric

5 - Clovis

6 - Childeberg

7 - Clotaire

8 - Chérebert

9 - Chilpéric

10 - Clotaire 2

11 - Dagobert

12 - Clovis II

13 - Clotaire III

14 - Childéric II

15 - Théodoric 1er

16 - Clovis 3

17 - Childeberg 2

18 - Dagobert 2

19 - Chilpéric II

20 - Théodoric II

21 - Charles Martel

22 - Childéric III

23 - Pépin le Bref

24 - Charlemagne

25 - Louis le Débonnaire

26 - Charles le Chauve

27 - Louis le Bègue

28 - Louis et Carloman

29 - Charles le Gros

30 - Eudes

31 - Charles le simple

32 - Rodolphe de Bourgogne

 

 

 

Page de garde des Portraits des rois de France - repro © Norbert Pousseur

PORTRAITS
DES
ROIS DE FRANCE

Avec un Sommaire discours contenant
Les principales actions de leur Règne
Leurs naissances, Mariages,
Décès et autres Remarques
Curieuses

DEPUIS PAHRAMOND
Jusques
Au Roy Louis XIIII

A PARIS
Chez Louis Boissevin à la rue St Jacques à l'image
St Geneviève proche la fontaine St Séverin

 


Tueries, fureur et trahisons, c'est ainsi que l'on pourrait intituler ce recueil des 64 premiers rois de France.
En effet, les notices accompagnant les portraits ne parlent quasiment toutes que de guerres, de luttes entre seigneurs, de massacres, d'assassinats, d'empoisonnements, de revirements dans les alliances etc.
Ces résumés sont bien sûr très succincts et ne sont sans doute pas toujours très exacts historiquement. Mais ils offrent un portrait bien sombre de la genèse de nos nations européennes.


Les gravures de ce recueil sont présentées dans de nombreuses de ses notices comme étant de Louis Boissevin. En effet la plupart des gravures finissent par la phrase "A Paris, chez Louis Boissevin...".
Or Louis Boissevin, plus qu'un graveur, semble être plutôt un éditeur qui publia notamment Pierre Daret.
(Voir sur ce site Les personnages illustres du Grand Siècle).

Par ailleurs, à compulser l'ouvrage édité en 1807, "Notices sur les graveurs qui nous ont laissé des estampes" de Jean-Pierre Baverel, on constate que Pierre Daret est bien cité, à la fois pour ses estampes et pour ses portraits, mais pas du tout Louis Boissevin.

Personnellement j'aurai tendance à penser que ces gravures des Rois de France sont effectivement de Pierre Daret, sachant qu'il avait au départ sa propre enseigne et que par la suite il officia à l'enseigne de Louis Boissevin.

Autre hypothèse ... Que Pierre Daret était bien le graveur des estampes, et que Louis Boissevin rédigeait les notices...
Hypothèse qui repose sur la signature de l'ouvrage précédemment cité sur les personnages illustres, qui mentionne : "PAR Pierre Daret Graveur ordinaire du Roy et Louis Boissevin" (tous les termes de cette signature d'ouvrage ont certainement leur importance dans leur précision et imprécision.)

Par ailleurs, les 2 dernières fiches (Henri IV et Louis XIII, 63 et 64ème rois) ont été publiées telles que, dans les deux ouvrages, avec la même signature 'Chez Daret' 1651 et 1653. Cela renforce le sentiment que tous ces portraits sont bien de Pierre Daret.

En ce qui concerne la fidélité des portraits, ceux des premiers rois sont sans doute des inventions complètes, ou encore des reprises des rares sources iconographiques de l'époque, qui ne sont certainement pas plus fidèle.

A ce sujet, il suffit de comparer les premiers portraits de Boissevin-Daret à ceux de Larmessin, dont le style est très stéréotypé et traditionnel... Ceux de Boissevin-Daret ont au moins l'avantage de sembler plus réels, plus vivants (il faut cependant noter que les portraits de Larmessin sont par la suite d'une facture assez semblables à ceux de Daret).

En ce qui concerne la maxime qu'il leur est attribué, il semble qu'il s'agit d'une invention du graveur-rédacteur - La présence de ces maximes est propre à cette édition - elles sont absentes dans l'exemplaire de la BNF.

Note du rédacteur / transcripteur :
Pour ce qui est des transcriptions, j'ai transposé en français moderne, autant que possible l'orthographe de l'époque (exemple : enfans pour enfants, Hierusalem pour Jérusalem ...). Je n'ai gardé que le terme Roy pour la couleur locale et l'orthographe des rois, tel que...
Dans le texte d'origine, les noms propres sont souvent transcrits sans doute comme on les prononçait alors, avec une orthographe quelquefois fort éloignée de celle utilisée de nos jours. N'étant pas historien, il ne m'a pas toujours été possible de retrouver le terme actuel à partir des appellations d'origine.
Par ailleurs, certains textes ne comportent que très peu de ponctuations ; pour rendre le texte plus intelligible, j'en ai rajouté. a comparer les différents textes, il semble que plusieurs rédacteurs sont les auteurs ces notices, certaines étant bien mieux rédigées.

Le lien vers Wikipedia renvoie à la désignation officielle, autant que j'ai pu la déduire (à noter quelques incohérences avec les premiers rois, dont certains sont plus légendaires que réels). Les dates de naissance et de décès indiquées dans les titres sont aussi celles de Wikipedia et non celles du texte.

Toutes les gravures des personnages présentés sur cette page sont extraites d'un même ouvrage, exemplaire m'appartenant, et publié sans doute autour de 1660.

Vous pouvez aussi trouver ces portraits sur le site de la BNF. Par contre l'apport de ces pages est de proposer des gravures corrigées de leurs défauts, ainsi que la retranscription du texte en français moderne, et la possibilité, sur demande, d'accéder au fichier de numérisation d'origine, en qualité imprimerie.

 

 

Les rois de France
par ordre chronologique


 

33 - Louis d'Outremer

34 - Lothaire

35 - louis V

36 - Hugues Capet

37 - Robert Ier

38- Henry Ier

39- Philippe Ier

40 - Louis le Gros

41 - Louis le Jeune

42 - Philippe Auguste

43 - Louis VIII

44 - Saint Louis

45 - Philippe le Hardi

46 - Philippe le Bel

47 - Louis le Hutin

48 - Philippe le Long

49 - Charles le Bel

50 - Philippe de Valois

51- Jean II le Bon

52- Charles V le Sage

53 - Charles VI

54 - Charles VII

55 - Louis XI

56 - Charles VIII

57 - Louis XII

58 - François Ier

59 - Henri II

60 - François II

61- Charles IX

62 - Henri III

63 - Henri IV

64 - Louis XIII

 

 

 

MŒURS ET COUTUMES

Dans les premiers temps de la monarchie française, les rois étaient héréditaires et électifs, c’est-à-dire qu’on ne pouvait les choisir que dans la famille de Clovis. Dans l’origine, ils furent des soldats valeureux et même des héros, autant que la barbarie de leur temps pouvait le permettre ; mais depuis Dagobert Ier, ils cessèrent d’abord de commander leurs troupes, et ensuite de gouverner : l’autorité des rois passa entre les mains des maires du palais. Ces ministres insolents régnèrent effectivement sur la France et sur leurs souverains, qui se confiaient à leur tutelle. Dans l’origine, cette charge, qui devint si redoutable aux descendants de Clovis, était inaperçue dans le nombre de toutes celles dont étaient revêtus les Leudes qui entouraient le monarque. Alors le roi nommait à la place de maire du palais. C’était le maire du roi et non pas le maire du royaume ; mais du moment que les héritiers de Clovis ne purent plus soutenir les rênes de l’État, qu’ils les laissèrent échapper avec le glaive des combats, les Francs, l’esprit encore rempli de ce principe des Germains, dont ils avaient fait partie, que, dans le choix de leur roi, il fallait se déterminer par la noblesse, et dans celui de leur chef d’armée, par la valeur, revendiquèrent le droit d’élire leur général. Leur choix s’arrêta enfin sur les maires du palais. Dès-lors le roi ne nomma plus à cette place ; ce furent les Leudes, parce qu’ils en avaient fait leur chef pour les conduire à l’ennemi.

Les Leudes étaient ces volontaires qui, chez les Germains, suivaient les chefs qu’ils s’étaient choisis dans toutes leurs entreprises. Tacite les désigne sous le nom de compagnons ; les lois du temps, par celui d’hommes qui sont sous la foi du roi ; nos premiers historiens par celui des Leudes, ou fidèles, et les écrivains postérieurs, par celui de vassaux et de seigneurs.

Ils n’avaient pas de biens en propre ; mais ce qu’on appela dans la suite, des biens fiscaux, des honneurs, des bénéfices, des fiefs, était particulièrement réservé à ces volontaires. Ces biens étaient le sort d’une armée, et non le patrimoine d’une famille. Les rois pouvaient les donner et les ôter à caprice à leurs Leudes. Bientôt ils en assurèrent la possession pour un an, puis pour la vie, et enfin ils les rendirent héréditaires. Ce fut une source de révoltes et de conjurations à l’avènement d’un nouveau roi ou d’un nouveau ministre. Le prince, ou celui qui régnait à sa place, voulait profiter de la loi qui lui donnait la disposition arbitraire du patrimoine des Leudes, pour en enrichir momentanément ses créatures: mais ceux qui, de simples gouverneurs, de simples usufruitiers, étaient parvenus, soit à force d’intrigue ou d’argent, à devenir propriétaires incommutables des biens qu’on voulait leur ravir, s’armaient contre l’innovateur, s’il était faible, ou conspiraient contre lui, s’il était puissant ; et quelquefois plus coupables encore, ils trahissaient leur patrie, en n’opposant qu’une résistance molle et que la lâcheté aux ennemis extérieurs qui attaquaient leur pays.

Au moindre cri de guerre, les Leudes étaient obligés de faire prendre les armes à leurs vassaux et arrière-vassaux, en conséquence de leur fief ; mais il n’y avait pas que ces braves qui fussent obligés au service militaire ; les hommes libres, Francs, Romains, Gaulois, servaient sous un comte, et étaient menés par lui et ses officiers. On nommait hommes libres tous ceux qui n’étaient ni nobles, ni serfs : les comtes les conduisaient à la guerre, et remplaçaient même les Leudes pour conduire leurs vassaux, lorsque quelque emploi de la maison du roi empêchait ceux-ci de les mener eux-mêmes. Les comtes étaient les Leudes des hommes libres et les Leudes les comtes de leurs vassaux. Les évêques, les abbés ou leurs avoués marchaient aussi aux combats, avec les vassaux de leurs bénéfices ou des fiefs qu’ils possédaient ; mais on ne vit jamais les rois de France qu’à la tête des vassaux des Leudes ; jamais ils ne daignèrent commander ceux des évêques.
« Nos rois, dit un éloquent publiciste, courageux, fiers et magnanimes, n’étaient point dans l’armée pour se mettre à la tête de cette milice ecclésiastique ; ce n’étaient point ces gens-là qu’ils choisissaient pour vaincre ou mourir avec eux. »

Comme si l’autorité des armes n’était pas assez étendue, c’était un principe fondamental de la monarchie, sous la première race, que ceux qui étaient sous la puissance militaire de quelqu’un, fussent aussi sous la juridiction civile, et ce pouvoir provenait de ce que celui qui menait à la guerre faisait payer les droits du fisc. Ainsi, les Leudes jugeaient les vassaux ; les comtes les hommes libres, et ceux qui relevaient des évêques, relevaient également de leur justice : despotes dans les camps, ils étaient juges absolus dans la paix.

Quel pouvoir colossal était donné à ces seigneurs ! La puissance civile, la puissance militaire et même la puissance fiscale, étaient réunies. Et ces Leudes, et ces Comtes étaient encore révocables à volonté. Peut-on concevoir un despotisme plus étendu et mieux calculé ? Il est constant, il faut l’avouer, qu’ils devaient se faire assister dans leurs jugements d’un gravion, d’un centainier et d’autres adjoints, qui montaient jusqu’à sept, et qu’enfin on ne pouvait juger qu’au nombre de douze, nombre qui était rempli par les notables. Mais c’était un faible obstacle à leurs vexations : ils pouvaient impunément se livrer à toutes les sortes d’exactions. Les prétextes et les moyens iniques ne manquent jamais à la puissance arbitraire, qui n’a de frein qu’elle-même, pour dépouiller ceux dont elle convoite les biens, et peser de tout son poids sur les infortunés, ne serait-ce que pour les tourmenter. Aussi vit-on des malheureux qui, jouissant d’une modeste aisance, furent condamnés sans motifs, à des amendes qui dépassaient la valeur de leurs biens, et qui, pour subsister dans un temps où l’industrie était étouffée, se voyaient réduits à renoncer pour toujours à leur liberté, et à livrer leur personne et leurs propriétés aux chaînes de l’esclavage.

Ils devenaient serfs et leur condition alors différait peu de celle des animaux domestiques : les maîtres les achetaient, les vendaient, les battaient, les tuaient, selon leur bon plaisir. Cent cinquante coups de fouet étaient la punition infligée pour les fautes les plus légères. Commettait-on des fautes plus graves, on leur coupait les oreilles, le nez, un pied, une main; on leur arrachait les yeux ou la vie.

Puisque telles étaient les mœurs et coutumes de ces temps, on ne s’étonnera pas d’apprendre que l’ignorance était poussée à un si haut degré, que non-seulement l’amour de l’étude était éteint, non-seulement il y avait peu de personnes qui eussent appris à lire et à écrire, mais que la raison était déjà dégradée au point que les premières règles de la morale étaient méconnues par les hommes qui nous ont transmis l’histoire de ces temps, et qui devaient être l’élite de la science. (De Clugny.)

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